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Faut-il autoriser, ou non, le port des signes convictionnels, comme le voile, dans la fonction publique ? Le PTB et le MR ont deux visions bien différentes. Nabil Boukili (PTB) et Pierre-Yves Jeholet (MR) ont eu un débat houleux dans Rendez-vous. Il a notamment mené à une réplique du ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles qui n'est pas passée inaperçue.
Pourquoi le MR dit-il non au voile, notamment dans les administrations au guichet ? "Parce qu'on est favorable à la neutralité de l'État et la neutralité n'est plus une valeur partagée à gauche, on le sait, et donc nous, nous sommes pour l'interdiction des signes convictionnels pour tous les agents de la fonction publique", répond Pierre-Yves Jeholet.
Il ne cache pas être "fort inquiet" : "Quand on voit à Bruxelles qu'on est contre l'étourdissement avant l'abattage des animaux, quand on vient m'expliquer que dans des lieux de travail, on demande une interruption pour la prière pendant les lieux de travail, que de plus en plus de jeunes filles ne vont plus à la piscine alors que c'est une obligation dans l'enseignement. La neutralité de l'État, c'est ça. La neutralité de l'État, à un moment donné, ce sont toutes ces questions-là. Et moi, je ne veux pas les remettre en cause" explique-t-il avant de lancer : "Moi, je suis pour le droit à la différence, mais pas la différence des droits"
Nabil Boukili (PTB), donne son point de vue lui aussi : "Je suis surtout pour le droit à chacun d'avoir un emploi et le voile ne doit pas être un motif de discrimination". Christophe Deborsu l'interroge rapidement sur le port du voile pour les policières : "Il y a des pays qui le font", répond-il. Le candidat finit par répondre par l'affirmative : "Oui, le voile ne doit pas être un motif de discrimination. Nous sommes pour l'émancipation des femmes et elles ne doivent pas être discriminées en fonction de leurs habits".
Vous n'allez pas venir nous donner des leçons
Lorsque Nabil Boukili précise que ce sont "d'autres pays comme l'Iran qui le font" et que le PTB n'est "pas pour ce modèle-là", Pierre-Yves Jeholet réagit : "Vous n'allez pas venir nous donner des leçons ici en Belgique. Il y a des règles, on les respecte. Si ça ne vous plaît pas, vous n'êtes pas obligés de rester en Belgique", lance-t-il.
Quelques instants plus tard, Christophe Deborsu interroge à nouveau le libéral sur son propos : "Ça ne vous ressemble pas", dit-il. Pierre-Yves Jeholet s'explique : "À un moment donné, on remet en cause une série de principes. Et notamment la neutralité de l'État. Et donc, moi, je suis attaché à la neutralité de l'État. Et quand j'entends M. Boukili, à un moment donné, il y a des règles à respecter".
Nabil Boukili demande tout de même : "Vous voulez que je revienne où ?". Le ministre-président se défend : "Non, je n'ai pas dit ça. Non, il y a la neutralité de l'État et il y a des règles en Belgique. Et c'est vrai pour tout. À un moment donné, c'est quand même normal. Quand on parle de la manifestation à Uccle, je dis : on peut manifester, mais il y a des règles à respecter. Et ceux qui ne veulent pas les respecter, à un moment donné,..."