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Notre Grand Baromètre montre, très clairement, la chute importante d'Ecolo, aussi bien en Wallonie qu'à Bruxelles. Comment peut-on l'expliquer ? Chronique d'une débâcle annoncée.
Sur le marché de Namur, les discussions politiques sont omniprésentes. Un phénomène accentué par la présence des partis politiques. Nous en avons croisé quatre : le PS, le MR, les engagés et Ecolo, qui à Namur, semble avoir perdu du soutien. "Les écolos, ils ont pris des décisions qui n'ont pas été très acceptées parce que soi-disant, il faut être comme ça. Ils exagèrent un petit peu", estime une passante. Une autre : "À un moment donné, il faut arrêter, non ? Vous ne pensez pas ? À un moment donné, il faut rester rationnel". Une troisième : "Ben le nucléaire, on en a besoin encore, non ?"
Sur place, Stéphane Hazée (Ecolo), chef de groupe au Parlement de Wallonie, ne semble pas inquiet pour autant : "Personnellement, je ne ressens pas une critique ciblée sur Ecolo. Je ressens beaucoup de critiques contre la politique et je comprends cette colère. Je pense qu'il faut y répondre", admet-il.
Dans notre nouveau sondage, les verts perdent carrément 6% en Wallonie et 9% à Bruxelles. "C'est un peu prévisible. Maintenant, je trouve ça malheureux qu'on ne prenne pas en compte vraiment le plus important, l'environnement", regrette un passant plus favorable au parti. "On voit qu'effectivement, à part des taxes, on ne voit pas beaucoup de différence dans le monde de l'écologie", observe un autre.
Et si Ecolo s'écroule, les Engagés, eux, cartonnent. + 7.4% en Wallonie et + 1.9% à Bruxelles. Deux phénomènes liés ? "Une partie de l'électorat d'Ecolo vient de la démocratie chrétienne historiquement et donc il y a peut-être un retour ou en tout cas une image d'Ecolo qui est un peu altérée. Et par ailleurs, Ecolo était un parti du pouvoir et on l'a vu en 2019 encore une fois, tous les partis du pouvoir avaient été sanctionnés", analyse Pascal Delwit, politologue à l'Université Libre de Bruxelles.
L'ancien CdH avait, lui, perdu 4% en 2019 et avait choisi une refonte du parti, visiblement payante. "Ils ont fait la remontada. Ils ont bien fait, Maxime Prévot", trouve un Namurois. "Je trouve qu'ils ont eu du culot de s'enlever complètement. Ils ont dit ok, le public ne veut pas de nous, ok, on s'enlève, on se retire, on réfléchit. On change notre façon de penser, toutes nos méthodes, on prend des gens du peuple", salue une autre électrice.
Les sondages se confirmeront-ils dans les urnes dans deux semaines ? Difficile à dire, d'autant que 30 à 35% des électeurs n'ont pas encore fait de choix pour leurs scrutins.