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Une cinquantaine de personnes ont manifesté dimanche à Vilvorde pour réclamer le paiement des arriérés de salaire dus aux travailleurs des Forges de Clabecq, désaffectées depuis 1997. Ces manifestants demandent que le site d'une ancienne cokerie de Vilvorde soit vendu et que le produit de cette vente soit utilisé pour les payer. Or, le ministre fédéral des Finances réclame également cet argent, selon les protestataires.
"Nous sommes 1.810 ouvriers, 300 employés et 100 cadres des Forges de Clabecq à attendre nos salaires depuis plus d'un quart de siècle", a expliqué un ancien délégué syndical des Forges, Silvio Marra. "Il ne s'agit pas de nos derniers salaires, comme dans le cas de la plupart des faillites, mais bien de salaires prêtés par le personnel à la direction de l'entreprise."
Lorsque les Forges de Clabecq ont connu des difficultés en 1992, la direction a menacé de fermer l'entreprise et a élaboré un plan de restructuration, prévoyant le licenciement de 300 personnes, une réduction salariale de 10% pour les salariés restants, ainsi que la suppression de leur 13e mois.
Cependant, après une grève et une occupation de l'usine, un accord avait finalement été conclu, convertissant les 300 licenciements en pensions anticipées. Ces manifestations avaient également permis de transformer la réduction salariale en un prêt des travailleurs à l'usine, que cette dernière était supposée rembourser en 1995 au plus tard.
"Cela ne s'est toujours pas concrétisé 30 ans plus tard", a déploré Silvio Marra. "Si le site est vendu, l'argent doit être utilisé pour rembourser ce prêt. Le ministre Van Peteghem (en charge des Finances, NDLR) estime que l'argent doit aller à l'État, et il est vrai que la Région wallonne a injecté beaucoup d'argent et s'est portée garante auprès des banques. Cette aide a toutefois été considérée comme illégale par la Commission européenne."