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"J'ai fait une erreur": Danny, le dessinateur de "Spirou et la Gorgone bleue" réagit à la polémique

Les éditions Dupuis ont annoncé retirer de la vente l'ouvrage "Spirou et la Gorgone bleue" - sorti l'an dernier - mettant en scène des caricatures jugées racistes et sexistes par les internautes. Le dessinateur, Danny, confie regretter ses choix. 

L'ouvrage est sorti l'an dernier et fait polémique. L'album de BD intitulé "Spirou et la Gorgone bleue", de Danny et Yann, est sorti l'année passée, en 2023. Aujourd'hui, plusieurs personnes dénoncent les caricatures racistes et misogynes des personnages. 

"Bizarrement, quand on voit des personnes blanches, on voit directement que ce sont des humains, mais quand ce sont des personnes noires, on dirait clairement des singes", a relevé le week-end dernier une internaute dans une vidéo publiée sur TikTok, vue près de 770.000 fois. "Et toutes les femmes sont hypersexualisées", a-t-elle ajouté.

"Notre intention n'était pas de choquer ou de blesser qui que ce soit. Nous avons été assez attristés, mais nous avons compris. C'est pourquoi nous avons pris la décision de retirer l'ouvrage de la vente. Nous sommes désolés", a indiqué jeudi l'attachée de presse des éditions Dupuis, Ines Cuesta Guerra.

Les éditions Dupuis ont réagi à la polémique, en affirmant que "cet album s'inscrit dans un style de représentation caricatural hérité d'une autre époque". "Plus que jamais conscients de notre devoir moral et de l'importance que représente la bande dessinée en tant qu'éditeur et plus largement le livre dans l'évolution des sociétés, nous prenons en ce jour la pleine responsabilité de cette erreur d'appréciation."

"Je regrette"

Danny, le dessinateur a également réagi à la polémique : "J'ai une admiration totale pour Franquin et j'ai gardé ses codes. Je ne le ferai plus ainsi, je reconnais que j'ai fait une erreur. Je regrette vraiment d'avoir pu blesser des personnes".

Ce dernier dit s'être inspiré de plusieurs albums de Franquin publiés dans les années 50. Face à cette polémique, une question se pose : la caricature peut-elle survivre dans le temps ? 

"La caricature, c'est grossir le trait", explique Jacques Sondron, dessinateur de presse. "Et donc les Chinois, on les peint en jaune, entre guillemets, alors qu'ils ne le sont pas plus que nous. On essaye de prendre certaines caractéristiques les plus flagrantes et de les mettre en avant pour que ça soit immédiatement reconnaissable".

 Les éditions Dupuis ont présenté leurs sincères excuses et ont reconnu l'évolution des sociétés. 

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