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Le manque de moyens et d'effectifs au sein de la justice est notamment pointé pour expliquer en partie le manque de suivi d’Abdesalem Lassoued. Dans les différents parquets du pays, les dossiers ne sont pas encore digitalisés, tout se fait en version papier.
Les dossiers sont classés dans de grandes fardes en carton plus ou moins rangées. C’est dans l’une de ses fardes que le dossier d’Abdesalem Lassoued a été placé, puis oublié.
"Actuellement, on peut un peu comparer cela au moyen-âge, à part que les dossiers ne viennent pas à cheval. Mais, sinon ce sont des papiers avec des charrettes, avec des dossiers qui peuvent d’égarer dans des sous-fardes, etc. C’est quand même compliqué à gérer", confie Denis Goeman, juge au Tribunal de première instance de Bruxelles.
Un manque de personnel dénoncé depuis longtemps
Une gestion du quotidien, chaque affaire créé une nouvelle farde qu’il faut stocker dans les armoires du parquet. Pour autant, même si le dossier d’Abdesalem Lassoued n’avait pas été égaré, son extradition n’aurait probablement pas été accordée, comme l’expliquait ce matin le procureur fédéral, Frédéric Van Leeuw, sur Bel RTL.
Cela fait longtemps que le parquet de Bruxelles est en sous-effectif. Aujourd’hui, il compte 95 magistrats. Avec l’arrivée des renforts annoncés par le ministre, ils seront 100. Mais, ce n’est toujours pas assez. Pour fonctionner correctement, le parquet en nécessite 119.
"Il y a une question des moyens, dont il faut tenir compte. Les autorités judiciaires le réclament depuis longtemps. Il a malheureusement fallu un drame épouvantable pour que cela bouge. Espérons qu’à l’avenir tout le monde soit plus réactif", souligne encore Denis Goeman.
La numérisation de la justice apparaît alors comme la solution miracle. Mais, traiter des kilomètres d’archives judiciaires peut prendre beaucoup de temps.
