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La violence liée au trafic de stupéfiants à Bruxelles, et plus généralement en Belgique, fait la une de l'actualité. En cause, les fusillades qui se sont succédé dans la capitale ces derniers jours. Une question se pose dès lors: y a-t-il une mobilisation de la justice face à ce phénomène grandissant? L'analyse de Dominique Demoulin pour y répondre.
Sait-on se que représente le trafic de stupéfiants en Belgique?
On peut l'estimer en tout cas. En 2022, 110 tonnes de cocaïne ont été saisies à Anvers. Le gramme de cocaïne, c'est 50 euros à peu près, donc ça équivaut à un butin de 5,5 milliards d'euros. On estime que les saisies représentent 10% seulement de la cocaïne qui entre en Belgique. Le calcul nous amène donc à 55 milliards d'euros. À titre comparatif, c'est le budget annuel des pensions en Belgique.
Est-ce qu'il y a une mobilisation du côté de la justice?
Oui. Au parquet de Liège, il y a quatre magistrats qui se consacrent aux trafics de drogue. On applique dit-on, une tolérance zéro. À Bruxelles, on sait qu'on manque de magistrats pour tout et donc pour ça aussi.
Dans nos prisons aujourd'hui, une personne sur deux est incarcérée pour trafic de drogue. Malgré cela, la Belgique n'arrive pas à enrayer ce trafic. C'est la raison pour laquelle elle a créé un commissariat aux drogues. Celui-ci doit évaluer la situation et doit proposer des solutions.
La légalisation du cannabis comme piste?
Depuis quelques temps, on entend plusieurs experts préconiser la libéralisation du cannabis au moins parce que cela permettrait de dégager des capacités policières, judicaires, pour lutter contre les trafics plus importants.