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Plusieurs dizaines d'agriculteurs bloquent depuis vendredi matin les accès à l'usine BioWanze, dans l'entité de Wanze, en province de Liège, a constaté sur place l'agence Belga.
Une quarantaine de tracteurs ont pris position, vendredi dès 10h00, sur le parking de l'usine Biowanze, le plus important producteur belge de bioéthanol.
Les manifestants empêchent les camions d'entrer sur le site. L'action de sensibilisation devrait se poursuivre durant toute la journée de vendredi.
"Cette usine consomme énormément de céréales et nous savons que celles-ci peuvent être achetées en Ukraine à 110 euros la tonne, alors que le prix sur le marché européen oscille aujourd'hui entre 150 et 160 euros. C'est aussi la conséquence de la guerre avec la Russie et de la volonté de Poutine d'inonder le marché", explique Pierre André, producteur laitier et éleveur bovin de Havelange.
Le membre de la Fédération des jeunes agriculteurs (FJA) dénonce également l'importation de céréales produites en dehors de l'Union européenne, sur la base de normes moins restrictives.
"Certains produits phytosanitaires interdits chez nous restent utilisés dans d'autres régions où l'on travaille dans un contexte socio-économique et environnemental complètement différent. Nous souhaitons que l'on cesse d'importer des produits que notre législation interdit de produire chez nous", conclut Pierre André.
Les manifestants ont été reçus vendredi après-midi par des membres de la direction de l'usine BioWanze auxquels ils ont pu préciser leurs revendications.
Présent également vendredi auprès des agriculteurs, le député-bourgmestre wanzois a évoqué la proposition de loi qu'il vient de déposer à la Chambre relativement aux prix pratiqués sur le marché agricole.
"L'intention est de permettre à l'agriculteur de fixer un prix minimum du produit qu'il veut vendre, dans une fourchette régulée par l'Observatoire des prix du SPF Économie. C'est aujourd'hui l'acheteur qui impose les montants, il faut inverser cette tendance", précise Christophe Lacroix.