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La cour d'assises de Liège a entamé ce mardi matin le procès contre l'assassinat de Mbaye Wade en 2020, avec circonstance aggravante de racisme ou d'homophobie. Jeremy Davin et Louis Bouton sont les deux suspetcs dans cette affaire. Cet après-midi, le principal suspect, Jeremy Davin, a livré sa version des faits.
Ce mardi matin aux assises de Liège s'est ouvert le procès pour l'assassinat de Mbaye Wade, des faits qui remontent à septembre 2020. Jeremy Davin et Louis Bouton sont tous deux accusés de son meurtre, avec circonstance aggravante de racisme ou d'homophobie.
Au domicile de Jeremey Davin, une batterie de couteaux sont saisis. Parmi eux, un couteau de chasse crantée, c'est celui qui a tué Mbaye Wade. Presque "par accident" si l'on en croit la version donnée par l'accusé aux assises.
Il raconte qu'il voulait "faire peur" à la victime, qui selon lui l'aurait violé durant une précédente relation, consentie au départ. C'est pour cette raison, affirme-t-il, qu'il a acheté ce couteau, la veille des faits. "Un couteau de chasse c'est un couteau de survie, dit-on, un couteau extrêment impressionnant", précise Jean-Louis Filissen, avocat du compagnon de la victime.
Le 17 septembre 2020, Jeremy Davin met le couteau sur la gorge de sa victime. Celui-ci se lève, brutalement, et se jette sur le couteau, dit-il. "A la vue du sang, j'ai eu peur, j'ai donné d'autres coups", affirme l'accusé. 15 au total, mais qui n'étaient pas prémédités, affirme sa défense. "C'est toute la nuance qu'il faut bien saisir dans ce dossier. La seule préméditation qu'il y a, c'est de menacer cette victime par rapport au fait de viol qu'il a commis et c'est une nuance fondamentale", explique Michel Degrève, avocat de l'accusé.
Pour l'accusation, c'est un crime de haine, motivé par l'homophobie. "Je n'arrive pas à accepter mon homosexualité", confie Jeremy Davin. Mais selon ses avocats, c'est la sienne qu'il rejette, pas celle des autres. "Ce n'est pas parce que quelqu'un est homosexuel, et encore plus quand il est non-assumé, qu'il ne peut pas commettre un acte par souci d'homophobie, ou dans le cadre d'une réflexion homophobe", avance Eric Lemmens, avocat de l'asbl "Maison arc-en-ciel".
Aujourd'hui, Jeremy Davin n'a plus du tout la même apparence qu'en 2020 sur ses photos. Ses cheveux couvrent désormais son tatouage SS, et les références sataniques qu'il affichait sur son crane. Une erreur, dit-il, un moment compliqué de sa vie, qu'il affirme regretter.