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Mehdi El Ouazzani a bien apporté des soins à la victime, en dépit de leur inadéquation apparente, a affirmé mardi son avocat devant la cour d'assises de Bruxelles. L'accusé est poursuivi pour non-assistante à personne en danger dans le cadre du procès pour le meurtre de Badr Bouissi, commis en juin 2022 devant la gare de Bruxelles-Nord.
"Aujourd'hui, on reproche un défaut d'humanisme à mon client", a déclaré Me Stéphane Jans, en ouverture de sa plaidoirie. "Mais quand on cherche l'humanisme, ce n'est pas certain qu'on le trouve à 04h30 du matin à la gare du Nord."
Une obligation pénale d'apporter des soins existe face à une situation de "péril grave", a expliqué l'avocat face aux jurés. Au moment des faits, Medhi El Ouazzani "vient de fumer du crack et présente une démarche boitillante", a-t-il ensuite rappelé. Lors de l'audition des enquêteurs, ces derniers avaient toutefois précisé que l'accusé avait "semblé mettre la victime en position latérale de sécurité et vouloir la réanimer en lui donnant quelques claques."
D'après l'homme de loi, l'accusé a donc bel et bien agi, dans la mesure de ses moyens. "Il a essayé de réanimer la victime, puis d'autres témoins et des médecins sont arrivés. Il a ensuite été interpellé, tout cela en l'espace de 10 minutes. La victime n'a jamais été abandonnée."
Les circonstances de l'événement n'ont pas joué en la faveur de l'accusé, a ajouté Me Jans. "La plaie de la victime avait créé une hémorragie principalement interne et il faisait encore sombre au moment des faits."
"J'ai la désagréable impression que Medhi El Ouazzani est poursuivi non pas pour ce qu'il a fait, mais pour ce qu'il est : un repris de justice et un toxicomane", a conclu le pénaliste, sollicitant l'acquittement pur et simple de son client.