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La cour d'assises du Hainaut a auditionné, lundi, le juge d'instruction et les policiers qui ont enquêté sur la mort de Christelle Montigny et Quentin Fanciullino, abattus de deux balles dans la tête, le 19 mai 2020, aux étangs de la Renardise à Thieu (Le Roeulx). L'accusé Salvatore Fragapane conteste être l'auteur du crime et prétend que Johan S. est le tueur.
Les enquêteurs ont expliqué qu'ils avaient rapidement écarté la thèse d'un crime suivi d'un suicide, ou d'un vol. La première ne correspond pas à l'analyse médico-légale. Pour la deuxième, les effets personnels des victimes n'ont pas été emportés.
Plusieurs éléments ont fait évoluer l'enquête : un appel anonyme dénonçant Salvatore Fragapane et une interview télé d'un témoin direct des faits qui a déclaré, le 20 mai, que le ton était monté entre Quentin et un homme. Ils parlaient en italien.
Le 2 juin 2020, le juge d'instruction a lancé une perquisition chez l'accusé. L'arme du crime et des douilles, identiques à celles trouvées sur la scène de crime, y ont été découvertes. L'accusé conteste avoir déposé cette arme à cet endroit.
Salvatore Fragapane est interrogé par le juge d'instruction comme suspect. Il est informé que Johan S. l'a dénoncé. Ce dernier refuse une confrontation mais passe au détecteur de mensonges. À trois reprises, il répond qu'il n'a pas tiré envers les victimes.
Selon les policiers, Johan S. a quitté la région, craignant des représailles dans le chef de la famille Fragapane, qui a des liens avec le crime organisé sicilien, comme l'a déclaré un policier, sous serment.
Lundi, Salvatore Fragapane a répété qu'il était innocent et que le tueur était Johan S. L'audition de ce dernier est prévue mardi.