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Le parquet a requis, mercredi devant le tribunal correctionnel de Bruxelles, une peine minimale de 10 ans de prison à l'encontre d'un camionneur qui transportait de la drogue dans le cadre d'un trafic international. Le trentenaire a également joué un rôle d'intermédiaire et proposé des armes de guerre sur le marché noir, a souligné le procureur fédéral au procès Encro.
Ali H. "est aussi bavard dans ses (conversations sur la messagerie cryptée) Sky que dans la salle d'audience", a lancé, piquant, Julien Moinil pour entamer son réquisitoire. Une semaine plus tôt, le procureur avait fait expulser le prévenu du tribunal, lui reprochant d'être la source d'incidents à répétition et de nuire ainsi à la sérénité des débats.
Le ministère public s'est ensuite attaché à lire de nombreux échanges entre cet Algérien et deux co-prévenus: son patron dans la société de transport qui l'employait et l'organisateur d'un trafic à Bruxelles. Il ressort de ces conversations qu'Ali H. a effectué plusieurs déplacements jusqu'en Espagne pour convoyer de la cocaïne et du cannabis. "La beuh, ça dit quoi ? Quand est-ce qu'on la passe ?", a relevé le procureur en citant les prévenus.
Sa participation à une organisation criminelle est donc prouvée, a estimé le parquet. Chauffeur pour Yvan D.G. à Lokeren, "il fait aussi le lien avec 'les gens de Bruxelles'".
Dans une autre conversation, Ali H. proposera de vendre des "armes de guerre, de même nature que celles qui ont été utilisées pour les attentats" de Bruxelles en 2016, a poursuivi le procureur.
Compte tenu du danger qu'il représente pour la société, de ses "lourds antécédents judiciaires" depuis sa première condamnation à 19 ans et du fait qu'il était sous libération conditionnelle au moment des faits, "vous ne pouvez pas descendre en dessous de 10 ans de prison", a-t-il conclu pour la juge.