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L'intention de Mohamed Aberkane était de faire cesser la bagarre, et non pas de prendre la vie de la victime, ont plaidé mardi, devant la cour d'assises de Bruxelles, les avocats de l'accusé principal au procès pour le meurtre de Badr Bouissi, commis en juin 2022 devant la gare de Bruxelles-Nord.
"Le terme 'accusé' fait germer dans les esprits l'idée que si un homme se trouve dans le box, c'est qu'il faut forcément s'en méfier", a déclaré Me Edouard Huysmans en guise d'introduction à sa plaidoirie. "Dans ce cas, il est clair que le coup porté par Mohamed Aberkane à la victime a mené à son décès. Mais souhaitait-il réellement sa mort ?", s'est interrogé l'homme de loi face aux jurés.
Pour étayer cette position, l'avocat s'est d'abord attardé sur l'attitude de son client au moment exact des faits. Sur les images de surveillance, "Amine (le surnom de l'accusé, NDLR) a l'air détendu et est en train de fumer. Qui s'allume une petite clope avant de s'apprêter à tuer quelqu'un ? Personne", a affirmé le pénaliste.
L'avocat est également revenu sur la nature du coup porté à Badr Bouissi. "Un seul coup a été donné. Généralement, c'est leur multiplicité et l'acharnement qui est retenu pour qualifier un tel acte d'homicide", a-t-il souligné.
"Oui, le coup a touché le thorax, mais gardez en tête la rapidité des faits", a poursuivi l'avocat, s'adressant aux jurés. "Comment faire croire que l'accusé a volontairement touché le cœur, tel un ninja ?", a renchéri Me Jonathan De Taye, pour qui la situation représente "un concours de malchance."
Concluant sa plaidoirie, Me Huysmans a demandé aux jurés de retenir la qualification de "coups et blessures volontaires ayant entrainé la mort de la victime sans volonté de la donner", et non celle de meurtre.