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La grève tournante qui anime les prisons belges depuis un mois a débuté mardi matin au centre pénitentiaire de Hoogstraten, en province d'Anvers. Les syndicats enterreront ensuite symboliquement l'établissement, qui fermera ses portes en 2026. Cette nouvelle annoncée mi-avril a surpris les agents pénitentiaires alors qu'ils manifestent contre le manque de personnel et la surpopulation dans les prisons du pays.
Le centre pénitentiaire école (CPE) de Hoogstraten, installé dans le château de Gelmel, est un établissement ouvert où des condamnés peuvent suivre des formations variées et travailler dans des ateliers. Le 16 avril, le Service public fédéral (SPF) Justice a annoncé la décision du conseil des ministres de fermer l'établissement dès l'ouverture de la nouvelle prison d'Anvers, prévue à l'été 2026. Une décision qui a suscité l'incompréhension parmi les syndicats.
"Dans un clip de campagne récemment partagé sur les réseaux sociaux, le ministre (de la Justice Paul Van Tigchelt, Open VLD - NDLR) se targue du nombre inégalé de personnes détenues dans notre pays", a relevé le secrétaire fédéral ACOD/CGSP Prisons Robby De Kaey. "Pourtant, la capacité des prisons belges est dépassée de 1.400 détenus et des dizaines de détenus dorment sur des matelas à même le sol." Pour le syndicaliste, l'enfermement ne peut aller de pair qu'avec un nombre de places disponibles suffisant.
Selon les derniers chiffres communiqués mardi par le SPF Finance, la population carcérale se chiffre à 12.128 détenus et prisonnières pour 10.805 places.
Une grève d'une durée indéterminée est en cours dans les prisons belges depuis le lundi 1er avril à 22h00. Le secteur pénitentiaire entend dénoncer la surpopulation carcérale, qui bafoue les droits des détenus et menace la sécurité des travailleurs et travailleuses.
Lundi, un piquet a été organisé à Audenarde, en Flandre orientale. Après une pause le 1er mai, Tongres prendra le relais jeudi.