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Des militaires sont devant le tribunal à Charleroi ce mercredi matin, pour extrémisme et propos haineux. Le dossier remonte à l'affaire Jürgen Conings, retrouvé mort dans une forêt après avoir déserté.
Quatre militaires belges devant le tribunal correctionnel de Charleroi aujourd'hui, ils comparaissent pour négationnisme et incitation à la haine. Ils ont partagé des commentaires ou des images à la gloire du nazisme sur les réseaux sociaux. Nous nous sommes procuré certains de ces clichés qui sont aujourd'hui analysés par la justice.
Ils sont actuellement suspendus de l'armée, en attente d'une décision de justice. Ces quatre jeunes militaires d'une vingtaine d'années doivent prendre leurs responsabilités, suite à des publications racistes et négationnistes sur les réseaux : salut nazi dans le dortoir de l'armée, pause devant le Palais royal avec un t-shirt arborant le logo du REX, le parti de collaboration SS de Léon Degrelle.
Des groupes de discussions privés existaient également. "Il y a plusieurs groupes de discussions, notamment le premier Hitler n'a rien fait de mal et le second qui a trait à Auschwitz, où on tenait des propos qui tenaient à nier l'existence du génocide des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale", détaille Michael Donatangelo, l'avocat d’un des militaires.
"On donnait un numéro de Juif à chaque personne entrant dans le groupe. C'était un groupe fermé, il fallait faire donc une demande d'adhésion et l'administrateur devait accepter l'adhésion de la personne demanderesse. Il y avait également des images très violentes et d'autres images. En tout cas mon client lui n'a pas publié d'images à caractère xénophobe ou à caractère raciste", a indiqué Pierre-Alexandre Napoli, le conseil d’un des militaires.
L'enquête a été initiée par les services de renseignement militaire et poursuivie par la section terrorisme de la police judiciaire fédérale. Les quatre prévenus sont poursuivis pour des motifs bien précis.
"Les poursuites sont de deux types, il y a incitation à la haine et l'autre poursuite est d'avoir minimisé ou nié grossièrement le génocide commis par les nazis lors de la Seconde Guerre mondiale", précise encore l’avocat Pierre-Alexandre Napoli.
Depuis l'affaire Jürgen Conings, l'armée est particulièrement vigilante par rapport à ce type de comportement. Désormais, les militaires semblent s'amender.
"Au départ, il y avait une négation totale des infractions qui lui étaient reprochées et ensuite des aveux qui sont des aveux complets et circonstanciés avec un amendement total", pointe l’avocat Michael Donatangelo.
Aujourd'hui, le ministère public et les avocats de la Défense vont plaider. Ces militaires risquent des amendes et des peines de prison pouvant aller jusqu'à deux ans.