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Sabina Van Vlaenderen n'avait pas conscience de la gravité de ce qu'il se passait, a plaidé mardi son avocat devant la cour d'assises de Bruxelles. L'accusée est poursuivie pour non-assistante à personne en danger dans le cadre du procès pour le meurtre de Badr Bouissi, commis en juin 2022 devant la gare de Bruxelles-Nord.
Des éléments matériels démontrent que l'accusée n'est pas intervenue lors de l'échauffourée qui a mené au décès de la victime, en dépit de sa présence sur les lieux, a concédé Me Arnaud de Beauffort. "Mais la question existentielle est de savoir ce qu'a vraiment pu constater ma cliente", a-t-il nuancé.
Lors de l'audition des experts, le premier médecin urgentiste arrivé sur les lieux avait affirmé qu'il ne s'était aperçu de la gravité de la situation qu'à cinq mètres de distance. "Il s'en est rendu compte non pas en raison de l'état d'inertie de la victime ou de la présence de sang, mais parce que deux personnes lui faisaient un massage cardiaque", a souligné l'homme de loi.
"Sabina Van Vlaenderen était droguée, il faisait encore un peu sombre, et tout s'est déroulé très vite", a-t-il poursuivi. "Comment lui reprocher de ne pas avoir vu à 10 mètres ce qu'un professionnel n'a pas constaté à 5 mètres ?", s'est alors interrogé le pénaliste
Ce dernier est également revenu sur la phrase criée par sa cliente aux trois autres accusés au moment de la bagarre. "Faites-lui les poches!", avait-elle demandé aux trois hommes. "Cela reflète toute son inconscience de l'état de la victime. Elle l'avait amèrement regretté lors de son audition par la police", a pointé Me Beauffort.
Ce dernier a dès lors demandé l'acquittement pur et simple de Sabina Van Vlaenderen.
La journée de mercredi sera consacrée aux dernières déclarations des accusés. Les jurés partiront ensuite en délibération.