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L'ancien président du Brésil Jair Bolsonaro ne sera pas poursuivi pour avoir séjourné dans l'ambassade de Hongrie à Brasilia en février, la Cour suprême ayant classé l'affaire mercredi, en l'absence de preuve qu'il tentait d'échapper à la justice.
"Il n'y a pas d'élément concret qui indiquent clairement que (M. Bolsonaro) avait l'intention d'obtenir l'asile diplomatique (...) pour porter préjudice à l'enquête en cours", a expliqué le magistrat Alexandre de Moraes dans un arrêt consulté par l'AFP.
L'ancien chef de l'Etat (2019-2022) est visé par plusieurs enquêtes. L'une d'elles porte sur un supposé plan de Coup d'Etat pour conjurer sa défaite électorale face au président actuel Luiz Inacio Lula da Silva, en octobre 2022, ce qu'il a toujours nié.
Dans le cadre de cet enquête, M. Bolsonaro s'est vu frapper d'une interdiction de quitter le territoire le 8 février, tandis qu'une vaste opération policière ciblait plusieurs de ses anciens proches collaborateurs.
En mars, le journal américain The New York Times a révélé, images de vidéosurveillance à l'appui, que l'ex-président avait séjourné dans cette ambassade quelques jours après cette opération policière, du 12 au 14 février, en plein carnaval brésilien.
Après ces révélations, ses avocats avaient confirmé ce séjour, mais assuré qu'il avait pour seul but des entretiens avec des autorités d'un "pays ami", gouverné de longue date par un autre représentant de la droite radicale, Viktor Orban.
Le juge Moraes a estimé pour sa part dans son arrêt qu'il n'y avait "pas eu de violation des mesures provisoires" imposées à Jair Bolsonaro, dont l'interdiction de quitter le territoire, car ce dernier "est parti spontanément de l'ambassade et a maintenu ses engagements publics les jours qui ont suivi" ce séjour.
L'ex-président d'extrême droite se dit victime de "persécution", un argument répété dimanche, lors d'un grand rassemblement à Rio de Janeiro.