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La procureure a requis, jeudi matin, devant le tribunal correctionnel de Bruxelles, des peines de 20 ans de prison à l'encontre d'Alfredo H. et d'Indrit K., dans le procès Black Eagle, relatif à un vaste trafic de drogue. Elle a pointé ces deux Albanais comme les dirigeants de l'organisation criminelle qui a mis en place le trafic.
La procureure a affirmé que les saisies de cocaïne réalisées au cours de l'enquête, ouverte en 2020, représentaient un montant de 13,42 millions d'euros. Elle a ciblé Alfredo H., comme étant l'un des hommes à la tête du trafic. Celui-ci était en contact avec des groupes mafieux italiens établis dans le Limbourg, mais aussi avec les dirigeants d'une autre organisation, plus importante encore, basée à Majorque. "Ils mettaient en place de véritables méthodes d'entreprise modernes. Ils faisaient de la 'joint-venture' en partageant les ressources, la main d'œuvre, le matériel...", a-t-elle exposé.
Un autre homme, Indrit K., est visé par la magistrate du parquet fédéral comme étant un dirigeant de ce réseau de trafic de cocaïne. Il avait été arrêté en janvier 2020 en Espagne en possession de 440 kilos de cette drogue.
Selon la procureure, les deux chefs ont fait appel à des hommes de main pour qu'ils agissent comme "observateurs". Le rôle de ceux-ci était de surveiller l'arrivée des bateaux aux ports d'Anvers et de Gand. Il y avait aussi des "extracteurs", qui se rendaient en canoë pneumatique et équipés de matériel de plongée vers les bateaux où se trouvaient les conteneurs ciblés. Autrement dit ceux qui renfermaient la marchandise qu'il fallait récupérer avant le contrôle des douanes.
Ils ont aussi recruté des "chimistes", ou "cuistots", dont la plupart sont de nationalité colombienne. Leur tâche consistait à extraire la cocaïne des produits légaux importés et auxquels la drogue avait été savamment mélangée.