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Emmanuel Macron a plaidé jeudi pour intégrer dans les missions de la Banque centrale européenne (BCE) "au moins un objectif de croissance, voire un objectif de décarbonation" et réclamé "un choc d'investissements communs" passant par un doublement de la capacité d'action financière de l'UE.
"On ne peut pas avoir une politique monétaire dont le seul objectif est un objectif d'inflation, qui plus est dans un environnement économique où la décarbonation est un facteur d'augmentation des prix", a jugé le chef de l'Etat lors d'un discours fleuve à la Sorbonne.
La BCE a pour mission dans ses statuts "de maintenir la stabilité des prix" avec "un taux d'inflation de 2% à moyen terme".
"Il nous faut à nouveau un choc d'investissements commun, un grand plan d'investissement budgétaire" pour notamment la défense, l'intelligence artificielle, la décarbonation, a-t-il plaidé en rappelant que ce "mur d'investissements" est estimé "entre 650 et 1.000 milliards d'euros par an".
"Ce sont des subventions qu'il nous faut (...) Est-ce que c'est une capacité d'emprunt commun? Est-ce que c'est utiliser des mécanismes qui existent aujourd'hui (...) Au fond, il nous faut réussir à doubler la capacité d'action financière de notre Europe ou au moins la doubler en budgétaire", a-t-il dit.
Pour cela, l'Union européenne doit avoir "des ressources propres supplémentaires" mais "sans jamais peser sur les citoyens européens", a-t-il jugé en évoquant des pistes comme la taxe carbone aux frontières ou la taxation des transactions financières.
Pour atteindre ces objectifs, le chef d'Etat a aussi appelé "à davantage mobiliser l'investissement privé et nos capacités de financement privé". "Il faut se donner douze mois" pour mettre en place le projet d'Union des marchés de capitaux, a-t-il jugé.