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Le patron de Febelco qui gère et distribue 100 millions de médicaments par an assure que tout le secteur des grossistes en pharmacie est mis sous pression. Or, si ce maillon de la chaîne du médicament entre le fabricant et le pharmacien venait à disparaître, ce serait une "catastrophe" tant pour les patients que pour les pharmaciens.
"Nos marges sont sous pression. Elles sont ridiculement basses, on a moins de 7%", déplore Olivier Delaere, invité de bel RTL ce mardi matin. Ce Carolo est à la tête de Febelco, une société coopérative qui gère et distribue 100 millions de médicaments par an. Cette entreprise est basée à Saint-Nicolas en Flandre, mais le patron est donc un Wallon. Comment expliquer cette ascension ? "J'ai créé plusieurs entreprises dans le secteur pharma et une des entreprises que j'ai créées, je l'ai revendue justement au groupe Febelco. C'est le premier élément. Le deuxième élément, c'est que j'ai la chance, grâce à des jobs étudiants, d'avoir pu parler un peu le néerlandais", explique Olivier Delaere.
Le patron de Febelco assure que la société ne perçoit qu’un "tout bénéfice". "On fait 0,3% de bénéfices. Et donc, effectivement, c’est un problème", souligne le Carolo.
D’après lui, tous les grossistes livreurs en pharmacie sont dans la tourmente car il s'agit du "seul" secteur des soins de santé qui verrait sa marge non indexée. "Notre secteur, de manière générale, est sous pression importante. Notre marge, elle n'a été indexée qu'une fois en 25 ans. On nous a promis, cette fois-ci, une indexation récurrente de notre marge. J'ose espérer que le gouvernement, en affaires courantes, ne trouvera pas comme prétexte, justement, le fait qu'il soit en affaires courantes pour ne pas respecter cet engagement", espère Olivier Delaere.
Ce qui rend ce miracle possible, c'est le grossiste en pharmacie
Selon le patron de Febelco, les conséquences seraient désastreuses. "Si ce maillon crucial de la chaîne du médicament entre le fabricant et le pharmacien à destination du patient disparaît, ça va être une catastrophe. Et la facilité avec laquelle, aujourd'hui, on a son produit le jour même, je vais citer un exemple, quand un patient va en pharmacie avec une prescription, ça peut arriver que le pharmacien déclenche celui-là, je ne l'ai pas, mais dans deux heures, il sera disponible. Ce qui rend ce miracle possible, c'est le grossiste en pharmacie. C'est grâce au grossiste répartiteur de médicaments", souligne Olivier Delaere. Mais le nombre de grossistes a fortement diminué. "On était encore 13 grossistes répartiteurs il y a 10 ans. On n'est plus que 3 ou 4. Et donc, ça devient très compliqué".
Par ailleurs, le Carolo rappelle que ce sont les autorités qui fixent le prix des médicaments : "C’est le gouvernement qui définit le prix auquel on achète le médicament et le prix auquel on le vend". Et c'est cette problématique. On est le seul secteur des soins de santé qui nous voit sa marge non indexée. Et donc, ça crée évidemment une catastrophe.