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Audi Brussels réduit sa production: les constructeurs automobiles investissent-ils trop vite dans les voitures électriques?

Le syndicat socialiste FGTB a déposé un préavis de grève chez Audi Brussels à Forest. L'entreprise a annoncé hier/jeudi la suppression de plus de 370 emplois intérimaires. Audi Brussels ne produit actuellement plus que des véhicules électriques. C'était présenté comme un investissement qui assurait le futur de l'usine à Bruxelles. La réalité est nuancée.

"Quand on a appris qu'Audi Forest recevait la fabrication du Q8, on s'est dit que c'était une reconnaissance du savoir-faire local, et que ça permettrait à l'usine de se convertir à l'électricité. Mais en même temps, on s'est dit que c'était un cadeau empoisonné car le Q8 est un véhicule très haut de gamme", explique Xavier Daffe, rédacteur en chef du Moniteur Automobile, s'est exprimé dans le RTL info 13H. "Donc les volumes de production sont relativement limités. En plus le Q8 n'a jamais véritablement rencontré son public. Au niveau commercial, c'est un semi-échec. Donc, l'usine qui le produit en Allemagne suffit largement pour rencontrer la demande, ce qui déforce Audi Forest."

Audi met en avant la réticence des consommateurs vis-à-vis des voitures électriques. Les constructeurs automobiles investissent-ils trop vite dans cette technologie? "Ils n'ont pas investi trop vite dans cette technologie. Ils ont été incités à le faire par l'Union européenne, qui a dit qu'à partir de 2035, le constructeur automobile ne pourront plus vendre de véhicules thermiques sur le sol européen. Les constructeurs automobiles se sont donc lancés dans la voiture électrique. Mais aujourd'hui, on voit que cette technologie électrique, aussi bienfaisante soit-elle sur le plan environnemental, ne rencontre pas son public car les modèles proposés sont beaucoup trop chers pour le particulier. Il reste pas mal d'autres contraintes, notamment la raréfaction des bornes de recharge, le temps de recharge, l'autonomie... Tout cela fait que le public particulier n'est pas prêt à se tourner vers la voiture électrique."

Il existe une différence entre les particuliers, qui restent avec leur voiture thermique, et les voitures de société. "Le tournant est engagé sur la voiture de société. On sait qu'en Belgique, à partir de 2026, pour continuer à être déductible fiscalement, les voitures de société devront être zéro émission, c'est-à-dire électriques. Le particulier est confronté à un gros problème, le prix de ces voitures électriques. Aujourd'hui, c'est difficile de trouver une voiture électrique familiale en-dessous des 35 à 40.000 euros. On sait que la Flandre a mis un incitant à l'achat de 5.000 euros pour les voitures de moins de 40.000 euros et à destination des particuliers. Cela va dans la bonne direction. Rien de tel n'existe en Wallonie et à Bruxelles. On constate donc que la demande des particuliers pour la voiture électrique ne décolle pas du tout."

 

 

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