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Athlétisme: Lemaître "espère des réponses le plus vite possible sur la suite de la saison"

Confiné dans son appartement à Aix-les-Bains, le sprinteur Christophe Lemaître, interrogé mercredi par l'AFP, "prend son mal en patience" et "fait avec les moyens du bord pour s'entraîner", espérant des réponses "le plus vite possible" sur la suite de la saison stoppée par la crise sanitaire.

Q: Quel est votre moral en cette période particulière?

R: "Le moral est bon pour le moment. Je vis le confinement assez sereinement. Pour moi, il n'y a pas trop de difficultés. Je m'occupe énormément. J'arrive à faire beaucoup de choses et à m'entraîner comme je peux. Je continue de prendre des cours de saxophone avec mon prof par téléphone et j'ai commencé des cours en ligne de community management. Je joue aussi plus que d'habitude aux jeux video. Je passe le temps comme je peux et malheureusement c'est un peu trop devant les écrans."

Q: Comment arrivez-vous à vous entraîner?

R: "Je peux faire du travail chez moi, étirements, gainage etc... Je fais aussi du sprint sur la route, ce qui n'est pas vraiment l'idéal parce que l'on ne peut pas mettre les pointes et aller spécialement vite, en plus ça tape un peu sur les muscles. Mais on fait comme on peut. Mon coach, qui habite pas loin de chez moi, a pu aménager une salle de musculation en plein air donc on peut faire des séances de musculation. Et il a deux-trois côtes près de chez lui où on peut courir. On essaie de faire un programme d'entraînement comme on a l'habitude de faire et de garder une routine pour ne pas être trop perturbé et déstabilisé par la situation actuelle, même si on fait avec les moyens du bord. Pour l'instant, j'arrive quand même à bien m'entraîner et je ne perds pas trop en qualité et condition physique."

Q: Avez-vous hâte de reprendre la compétition?

R: "Il y a l'envie de reprendre la compétition, de courir sur la piste mais je sais très bien qu'il faut être patient parce que cette crise sanitaire est prioritaire et il faut respecter le confinement et les règles de sécurité. On prend notre mal en patience. Pour le moment, il y a plus important que les compétitions et il faut d'abord faire ce qu'il faut pour limiter la propagation de ce virus."

Q: Comment avez-vous accueilli le report à 2021 des Jeux Olympiques de Tokyo?

R: "Je n'ai pas été surpris. Pour moi, ça semblait évident que les Jeux allaient être reportés. Il y a eu une sorte de soulagement, maintenant on sait quand les Jeux auront lieu et on pourra se préparer pour cette échéance. De toutes façons, personne n'aurait pu se préparer pour les Jeux de manière convenable."

Q: La suite de la saison, avec notamment l'Euro à Paris (25-30 août), reste très floue...

R: "J'espère que l'Euro sera maintenu. On aimerait avoir une saison avec un objectif et une grosse échéance comme les Championnats d'Europe. Mais s'ils sont décalés et que l'on a une saison blanche en terme de grands championnats, je l'accepterai parce qu'il y a plus important. Ce que je demande, c'est d'avoir des informations au plus vite sur le calendrier, même si ce n'est pas forcément évident parce que tout évolue très vite, pour avoir un carnet de route et un objectif et savoir où on va. Parce que s'entraîner pour s'entraîner sans avoir d'objectif, c'est plus compliqué moralement. On espère avoir des réponses le plus vite possible sur la suite de la saison."

Q: Des compétitions et de grands championnats à huis clos sont-ils envisageables à vos yeux?

R: "Je pourrais l’accepter mais ce serait triste quand même. Les Championnats c'est le moment où on communie avec le public. En tant qu'athlète français, on aimerait avoir à l'Euro le public qui nous galvanise, nous pousse, nous aide dans nos performances. Mais s'il y a pas d'autres choix, on le fera. La sécurité et la santé des personnes passent avant tout. Il ne faudra pas oublier qu'il y aura des délégations d'autres pays, avec des regroupements de personnes et qu'il faudra les sécurités sanitaires nécessaires."

Q: Quel est le manque à gagner financier de cet arrêt des compétitions?

R: "Il y aura un impact, c'est évident. S'il n'y a pas de meetings, il y aura un manque à gagner. Moi et les tops athlètes de l'équipe de France, on a des équipementiers et de gros sponsors et on arrive à gagner notre vie et à nous en sortir mais les autres, dont les principales sources de revenus proviennent des meetings avec les primes d'engagement et de résultats, vont être plus en difficulté. Après, généralement en mars-avril-mai, il n'y a pas forcément de gros meetings, donc on ne perd pas trop pour le moment mais en juin-juillet, ce sera plus compliqué."

Propos recueillis par Keyvan NARAGHI

kn/sg

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