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Afghanistan: fin de l'attaque d'un ministère à Kaboul, au moins deux morts

L'attaque lancée samedi matin par un groupe de kamikazes et d'hommes armés contre le ministère de la Communication à Kaboul s'est achevée après plus de cinq heures de siège, faisant au moins deux morts et signant la fin d'une longue période de calme relatif dans la capitale afghane.

"Opérations terminées. Tous les kamikazes (ont été) tués et plus de 2.000 employés civils secourus", a indiqué le ministère de l'Intérieur sur Twitter.

Deux personnes ont été tuées et six autres blessées au cours de l'attaque, selon un bilan actualisé du ministère de la Santé. Le ministère de l'Intérieur a pour sa part avancé un bilan plus élevé de sept morts dont 4 civils et 3 militaires.

L'attentat intervient au lendemain du report sine die d'une rencontre entre talibans et représentants du gouvernement afghan, initialement prévue ce week-end au Qatar, et quelques jours après l'annonce par les insurgés du début de leur offensive de printemps.

Le report de la réunion de Doha a contribué à faire baisser fortement les espoirs d'une percée dans les négociations de paix en Afghanistan.

Les talibans ont rapidement fait savoir qu'ils n'avaient "rien à voir" avec l'attaque à Kaboul, selon leur porte-parole Zabihullah Mujahid dans un message de "clarification" à l'AFP.

Aucune autre organisation ne l'a revendiquée dans l'immédiat. Le groupe Etat islamique a mené de nombreuses attaques meurtrières dans la capitale afghane ces dernières années.

Le ministère de la Communication, un immeuble de 18 étages, considéré comme le plus haut de Kaboul, est situé dans une zone commerciale du centre-ville à environ deux kilomètres de la "zone verte", un périmètre archi-protégé de la capitale.

Les assaillants, au nombre de trois ou quatre, s'y sont retranchés des heures durant, tandis que les forces de sécurité s'efforçaient d'en évacuer les employés paniqués, très nombreux en ce jour ouvré en Afghanistan.

Les assaillants portaient des uniformes de la police et visaient un sanctuaire proche du bâtiment, a déclaré le général Sayed Mohammad Roshan Dil, chef de la police de Kaboul. "Le sauvetage des civils est la priorité absolue", a-t-il dit sur la chaîne Tolo News.

- "Priez pour nous" -

Une femme présente sur les lieux a raconté sous couvert d'anonymat s'être dans un premier temps retrouvée bloquée au 10e étage avec une trentaine d'autres personnes avant de fuir au 18e, où ils ont pu être secourus ultérieurement par les forces spéciales. "Les enfants de la crèche ont été évacués en premier", a-t-elle dit à l'AFP.

Les chaînes de télévision locales ont diffusé des images montrant des gens sautant par les fenêtres d'un étage inférieur, ainsi qu'une petite colonne de fumée s'élevant du site.

Des journalistes de l'AFP avaient auparavant entendu une forte explosion, suivie de tirs sporadiques pendant au moins une heure.

Syed Jaillani Jallan, un Afghan affirmant se trouver pris au piège à l'intérieur du ministère, avait pour sa part fait état sur sa page Facebook d'un "attentat-suicide contre le ministère de la Communication". "Priez pour nous s'il vous plaît car l'ennemi est arrivé très près de nous", avait-il ajouté.

La présidence afghane a condamné une attaque perpétrée par "les ennemis de l'Afghanistan" et qui a "encore une fois suscité la peur et a tué ou blessé un certain nombre de citoyens innocents", selon un communiqué.

L'attentat de samedi a interrompu une période de calme relatif de plusieurs semaines à Kaboul et alors que les talibans ont annoncé la semaine dernière le début de leur offensive de printemps. D'autres attaques meurtrières ont été signalées ces derniers jours dans plusieurs provinces d'Afghanistan.

Les pourparlers de paix prévus ce week-end entre talibans et représentants du gouvernement afghan ont été reportés sine die suite à une querelle sur le nombre de délégués que Kaboul souhaitait convier à la réunion de Doha.

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