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Les patrons des géants français EDF et allemand Siemens ont renoncé lundi à se rendre au forum économique de Ryad, dernières défections en date à ce rendez-vous depuis la disparition du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, tandis que le PDG de Total, lui, a maintenu sa venue.
Organisé par le fonds souverain saoudien, cette conférence doit se tenir de mardi à jeudi et servir en principe de vitrine aux réformes économiques lancées par le prince héritier Mohammed ben Salmane, considéré comme l'homme fort de l'Arabie saoudite.
La réussite de ce raout, appelé "Future Investment Initiative", semble compromise après de très nombreuses défections provoquées par le meurtre de Jamal Khashoggi au consulat saoudien d'Istanbul le 2 octobre.
Après avoir soutenu que le journaliste était ressorti vivant du consulat, les autorités saoudiennes ont finalement admis samedi que M. Khashoggi y avait été tué, mais nié toute implication du pouvoir.
Le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin, un des plus prestigieux invités de cet événement, ainsi que les ministres français de l'Economie, Bruno Le Maire, britannique du Commerce international, Liam Fox, et néerlandais des Finances, Wopke Hoekstra, ont tous annoncé coup sur coup qu'ils ne participeraient pas à l'événement.
La patronne du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, a annoncé qu'elle repoussait son voyage au Moyen-Orient, qui comprenait une étape à Ryad pour la conférence, mais sans y faire explicitement référence.
Le site internet de l'événement ne permet plus de consulter la liste des intervenants depuis plusieurs jours déjà. De leur côté, les organisateurs ont assuré qu'ils publieraient une liste actualisée des participants, toujours indisponible lundi à la veille de l'ouverture du sommet.
A contrario d'un certain nombre de dirigeants de multinationales, le PDG de Total Patrick Pouyanné a annoncé lundi qu'il se rendrait comme prévu au forum, jugeant que la "politique de la chaise vide" ne faisait pas avancer les droits de l'homme, et "par fidélité" envers ses engagements avec son partenaire saoudien Saudi Aramco.
Voici l'état des lieux des défections, recensées par l'AFP et plusieurs médias dont Bloomberg et CNBC.
INSTITUTIONS INTERNATIONALES/MINISTRES
-- Christine Lagarde, directrice du FMI
-- Steven Mnuchin, secrétaire américain au Trésor
-- Bruno le Maire, ministre français de l'Economie et des Finances
FINANCE
-- John Flint, directeur général de HSBC
-- Tidjane Thiam, directeur général de Crédit Suisse
-- Ajay Banga, PDG de MasterCard
HSBC, Credit Suisse, MasterCard comptent parmi les huit "partenaires stratégiques" de la conférence.
-- Jamie Dimon, PDG de JPMorgan Chase
-- Larry Fink, PDG de BlackRock
-- Stephen Schwarzman, PDG de Blackstone
-- Bill Winters, directeur général de Standard Chartered
-- Jean Lemierre, le président de BNP Paribas
-- Frédéric Oudéa, directeur général de Société Générale
- David Schwimmer, directeur général du London Stock Exchange
INDUSTRIE/TECHNOLOGIE
-- Bill Ford, président exécutif de Ford
-- Dara Khosrowshahi, PDG d'Uber
-- Richard Branson, milliardaire britannique et fondateur du groupe Virgin
-- Ariana Huffington, patronne de "Thrive Global"
-- Diane Greene, directrice de la branche "cloud" de Google
-- Patrice Caine, PDG de Thales qui sera néanmoins représenté par Jean-Loïc Galle, patron de la coentreprise Thales Alenia Space
-- Joe Kaeser, PDG de Siemens
-- Jean-Bernard Lévy, PDG d'EDF
MEDIAS
-- Bob Bakish, PDG de Viacom
Plusieurs groupes de médias (CNN, Bloomberg, The Economist, le New York Times, CNBC ou encore le Financial Times...) ont également annulé la participation de leurs dirigeants ou journalistes à des tables rondes.