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Dominique Demoulin a retracé le parcours de Benjamin Herman, l’auteur de la fusillade qui a fait trois morts mardi à Liège. La journaliste judiciaire a souligné l’aspect "chaotique" de celui-ci, Benjamin Herman ayant été condamné en 2005, 2008 et 2010.
Plusieurs congés pénitentiaires qui posent question
"Le 12 janvier 2016, Benjamin Herman demande et obtient une détention limitée. Un régime de semi-liberté : le détenu passe la journée en liberté et revient passer la nuit en prison. Le 22 janvier 2016, il ne rentre pas pour la nuit et est arrêté quelques jours plus tard à Namur pour de nouveaux faits, un nouveau braquage. Son régime de détention limitée est révoqué. Malgré cela, il obtient des congés pénitentiaires, accordés par l’administration pénitentiaire sur avis du directeur de prison du service psycho-social et d’une enquête externe effectuée par les maisons de justice."
Le nom de Benjamin Herman apparaît dans deux notes de la Sûreté de l’État datant de 2017
"Il n’est pas le sujet principal de ces notes", précise Dominique Demoulin. "Il est dit qu’il a des relations avec d’autres personnes radicalisées qu’il a connues en prison, explique-t-elle. Ces notes ont été communiquées à différents services : la police, l’OCAM (Organe de Coordination pour l'Analyse de la Menace, ndlr), la direction des prisons. Mais cette dernière établit sa propre liste et Benjamin Herman n’y était pas."
Combien de détenus radicalisés en Belgique ?
"La Belgique compte environ 450 personnes radicalisées", indique notre journaliste citant le directeur de la Sûreté de l’État. "Seuls 230 d’entre eux figurent sur la liste CelEx (Cellule Extrémisme), et font l’objet d’une surveillance accrue. Il faut rappeler qu’il y a deux ailes de prison qui sont réservées aux détenus radicalisés. Curieusement, ces deux ailes ne sont pas complètes aujourd’hui".
Des interrogations sur ses motivations "politico-religieuses"
Ce matin sur Bel RTL, le ministre de l'Intérieur, Jan Jambon, a confirmé que Benjamin Herman a également tué un ancien co-détenu de la prison de Lantin, Michael Wilmet, lundi soir, à Marche-en-Famenne. Le parquet de Luxembourg déclare de son côté qu’il est le "principal suspect" de ce meurtre.
"Ce meurtre la veille des faits dramatiques de Liège soulève des interrogations sur les motivations politico-religieuses de Benjamin Herman", estime Dominique Demoulin. "N’est-il pas plutôt l’indicateur d’une dérive criminelle ? La question mérite d’être posée", conclut-elle.