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Judo: Amandine Buchard médaillée et consolée

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Luis ROBAYO

Battue en demi-finale dans sa quête d'or olympique, la Française Amandine Buchard a su réagir pour s'offrir le bronze, sa deuxième médaille olympique après l'argent à Tokyo et la troisième médaille française pour le judo.

D'abord effondrée par la défaite, elle s'est laissé submerger par les larmes de la victoire. Comme aux Mondiaux il y a deux mois, Buchard a battu la Hongroise Reka Pupp pour finir médaillée, malgré tout.

"Cette médaille a vraiment un goût particulier, parce que c'est une olympiade très difficile, avec des hauts, des bas, des blessures, des moments où j'ai cru que j'avais perdu cette flamme pour le judo", a soufflé Buchard, en larmes, avant son podium.

En début d'année, Buchard avait fait l'impasse sur le tournoi de Paris à Bercy pour éviter de se "détruire entièrement": "j'allais vers le burn-out", avait-elle expliqué à l'AFP.

Se remémorant ces moments difficiles, elle a plongé dans les bras de ses quelque vingt proches réunis en tribune après son long ultime combat achevé en prolongation.

Si elle n'offre pas à l'Arena Champ-de-Mars sa première Marseillaise, elle suit Luka Mkheidze (-60 kg) en argent et Shirine Boukli (-52 kg) en bronze, qui avaient remporté les premières médailles françaises de Paris-2024 samedi.

À 29 ans, elle étoffe un palmarès qui était déjà un des plus beaux de l'équipe de France actuelle: double championne d'Europe (2021, 2023), elle est aussi quintuple médaillée mondiale, à chaque fois en bronze - sans compter ses deux Masters et sept Grands Chelems.

Mais "Bubuche" reste bloquée par ce plafond de verre mental qui la prive d'un titre olympique ou mondial.

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Jack GUEZ

Sa journée a parfaitement débuté contre la Chypriote Sofia Asvesta en huitièmes (ippon). En quart, elle a dû passer par le golden score, finissant par immobiliser au sol la Brésilienne Larissa Pimenta après 6 minutes 45.

- Khyar bredouille -

Mais en demie, elle n'est pas entrée dans son match, protestant à plusieurs reprises contre l'arbitrage. D'abord pour une pénalité infligée (finalement retirée), puis pour le waza-ari marquée par l'Ouzbèke. Jamais elle n'a pu renverser le score.

Buchard a dû gérer aussi, mentalement, la sortie prématurée de la grande favorite japonaise Uta Abe, qui l'avait battue en finale à Tokyo.

Selon Julia Tolofua, coéquipière en +78 kg en équipe de France non sélectionnée pour ces Jeux, ce n'est pas ce qui a pu gêner Buchard: "Elle a réussi à rester vachement concentrée, elle s'est dit +OK, là il faut que j'y aille, il ne faut pas que je lâche, on s'en fout d'Abe, elle sort, elle sort".

Pour sa soeur Valentine Buchard, rencontrée avant sa finale, après la défaite d'Abe il n'y avait "plus rien sur son trajet", ou alors si, un seul: "son ennemi, c'est elle-même".

Si elle n'a pas su le vaincre totalement, elle a su trouver la force de finir avec le bronze. Et consolée.

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Luis ROBAYO

L'autre Français du jour, Walide Khyar (-66 kg), a aussi eu la possibilité de ramener le bronze. Sans succès.

En bronze aux Mondiaux-2023, Khyar a franchi aisément le premier tour contre le réfugié Mohammad Rashnonezhad. Il avait ensuite écarté le Géorgien Vazha Margvelashvili, vice-champion olympique à Tokyo, d'une très belle manière après deux attaques décisives. Il avait alors harangué la foule de l'Arena.

C'est peut-être là que le sanguin Français est sorti de sa compétition. L'impulsif combattant est ensuite passé "à côté" de son quart contre le Kazakh Gusman Kyrgyzbayev, contré sur une attaque de trop.

"C'est l'histoire de ma vie", a-t-il regretté, alors qu'il avait l'impression de "marcher sur l'eau" ce dimanche.

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