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Biathlon: Julia Simon en or, les Françaises squattent le podium pour une page d'histoire

Les biathlètes françaises ont écrit vendredi une page d'histoire du sport français aux Mondiaux-2024 à Nove Mesto (République tchèque), avec un exceptionnel quadruplé en sprint, dominé par Julia Simon, devant Justine Braisaz-Bouchet et Lou Jeanmonnot. Et dire que ce n'est que le début.

La playlist des organisateurs des Mondiaux-2024 de biathlon date un peu, mais elle colle parfaitement au début de compétition historique de l'équipe de France: comme mercredi pour l'or en relais mixte, les notes de la chanson de Carlos en 1998 "Allez la France", remixée, ont résonné avant la cérémonie protocolaire.

Quelques minutes plus tard, c'est l'éternel "I will survive" qui a accompagné les minutes d'attente avant la cérémonie pour Julia Simon, Justine Braisaz-Bouchet, Lou Jeanmonnot et Sophie Chauveau, toutes présentes pour la cérémonie des fleurs réservée aux six premières.

Simon est montée sur la plus haute marche du podium un drapeau français à la main, avant d'entonner la Marseillaise, avec double ration de refrain, comme mercredi en relais mixte. Jeanmonnot a aussi fait une petite place à Chauveau sur la boîte pour partager le moment.

- Des "skis de bâtard" -

Vendredi, les filles entraînées par Cyril Burdet depuis l'été 2022 ont écoeuré la concurrence, avec des passages sur le pas de tir presque parfaits (Simon sans faute, "JBB", Jeanmonnot et Chauveau avec une faute) et des "skis de bâtard", pour reprendre l'expression de Chauveau au pied du podium, à quelques secondes de Jeanmonnot.

C'est seulement le troisième quadruplé aux Mondiaux, après ceux des Norvégiens en sprint en 2009 à Pyeongchang (Corée du Sud) et à Oberhof (Allemagne) l'an passé.

Au coeur des Monts de Bohème-Moravie, c'était un peu retour vers le futur pour Julia Simon. La championne du monde de la poursuite l'an passé à Oberhof avait déjà impressionné sur son tir debout lors du relais mixte. Elle a récidivé deux jours plus tard (10 sur 10), pour s'assurer un second titre mondial individuel, le quatrième au total.

En quête de la course parfaite avant la compétition, elle s'en est bien rapprochée vendredi, dès la première épreuve individuelle. "On peut toujours faire mieux, je suis vraiment contente d'avoir réussi à mettre toute mon attention mentale au tir, sur ces Mondiaux, ce jour-là. C'est la course rêvée en sprint", a-t-elle expliqué après sa performance.

La brouille qui l'oppose sur le terrain judiciaire à sa coéquipière Braisaz-Bouchet (deux plaintes déposées contre Simon, dont une par Braisaz-Bouchet, pour fraude à la carte bancaire, une plainte contre X déposée par Simon pour usurpation d'identité) semble très loin.

Dans la longue zone mixte de la Vysocina Arena de Nove Mesto, elle se sont donné l'accolade, une fois que le doublé était assuré.

Justine Braisaz-Bouchet, plus rapide sur les skis lors des deux premiers tours, pourra regretter la petite faute sur le tir couché. "Ce qui compte pour moi, c'est de jouer devant", a-t-elle souligné.

Elle partira pour la poursuite dimanche avec une poignée de secondes de retard sur Simon pour un nouveau mano à mano. "C'est super excitant, un gros challenge. Je suis juste très heureuse", a-t-elle ajouté.

- Belle après Lenzerheide et Oberhof -

Elles se sont déjà retrouvées dans cette position à deux reprises cet hiver au cours de deux poursuites: en décembre à Lenzerheide, Braisaz-Bouchet avait pris le meilleur, à Oberhof c'est Simon qui s'était imposée. Rendez-vous dimanche sur les coups de 14h30 pour la belle.

"L'avantage, c'est que l'on se connaît bien, les avantages et les inconvénients de chacune", a-t-elle glissé.

Les deux Françaises auront un matelas d'avance sur la concurrence, puisque la Lettone Baiba Bendika s'élancera dans le même groupe que Jeanmonnot et Chaveau à une quarantaine de seconde, et toutes les autres biathlètes ont été reléguées à plus d'une minute.

Avec sa médaille de bronze, Jeanmonnot a elle confirmé son excellent hiver, débuté par un doublé en ouverture à Östersund, puis coupé dans son élan par une infection Covid.

"J'ai vécu 15.000 émotions: le stress de la course toute la journée, l'angoisse quand j'ai vu que je pouvais faire quatrième et l'explosion de joie quand les techniciens et coaches sont arrivés", a souligné la Doubiste.

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