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JO-2022/Géant: Faivre en bronze, Odermatt dans la cour des grands

Sur un géant transformé en rodéo par la neige fraîche, Mathieu Faivre a décroché dimanche sa première médaille olympique, en bronze, derrière le grandissime favori suisse Marco Odermatt et le Slovène Zan Kranjec.

Comme l'an dernier, quand il avait déjoué les pronostics en devenant double champion du monde (géant et parallèle) à Cortina d'Ampezzo (Italie), le Niçois de 30 ans a resurgi au meilleur moment après un début de saison mitigé, sans podium.

Auteur d'une première manche tout en fluidité technique, avec le troisième chrono, Faivre a su gérer l'attente d'une deuxième manche repoussée d'une heure quinze, une neige fraîche et une visibilité réduite pour s'emparer du bronze (à 1 sec 34 du vainqueur).

"Ç'a été une longue journée, mais je crois qu'elle en valait vraiment la peine. Ç'a été difficile de se sentir bien sur cette piste avec cette visibilité compliquée, toute la neige tombée, des conditions pas évidentes à appréhender", a-t-il raconté.

Invitée surprise sur ce massif aride, jusqu'ici baigné par un grand soleil, la neige a transformé la course en jeu à haut risque, avec des monticules de poudreuse à chaque virage, envoyant au tapis près de la moitié des 89 engagés.

- "Complet" -

"Maintenant il arrive à gérer toutes les situations, tous les types de neige, il est devenu assez complet dans ce domaine, c’est ce qui lui manquait un peu quand il était jeune", a commenté l'entraîneur de Faivre, Frédéric Perrin.

Sa première médaille olympique consacre ce surdoué, loué pour son toucher de neige, dont le caractère sanguin a pu le desservir dans sa quête des sommets. En 2018 à Pyeongchang, 7e du géant, il avait été privé d'épreuve par équipes et renvoyé en France après des propos jugés contraires à l'esprit d'équipe.

Comme en 2018, la France a par ailleurs réussi un très bon résultat d'ensemble avec les 5e places ex æquo de l'inattendu Thibaut Favrot et du taulier Alexis Pinturault, diminué par une contusion à l'épaule gauche.

"Je me suis arraché et je suis juste très fier de moi", a apprécié Favrot, l'Alsacien, un enfant de la ville devenu skieur au plus haut niveau.

Double médaillé de bronze aux Jeux en géant (2014 et 2018), Pinturault a lui salué Faivre, "force tranquille" parmi "les meilleurs mondiaux dans cette discipline depuis quelque temps".

"C'est un peu ahurissant de dire ça aux JO en étant 5e mais je me veux satisfait, parce qu'on ne peut pas rêver d'aller sur Mars quand on a qu'une voiture", a imagé le N.1 mondial de l'an passé, handicapé par sa chute sur le combiné jeudi, et pour l'instant sans médaille. Pinturault espère que son état ira en s'améliorant avant le slalom de mercredi.

Devant, le Suisse Marco Odermatt a fait parler ses talents d'équilibriste, manquant de glisser sur le flanc pendant la première manche avant de raser une porte dans la deuxième, pour s'offrir à 24 ans un premier titre olympique attendu.

"Odi" a su résister à la pression de débuts de Jeux ratés (7e en descente, sortie en super-G) et à la deuxième manche démentielle du Slovène Zan Kranjec (2e à 19/100) pour triompher sur la discipline où il martyrise ses adversaires depuis le début de l'hiver (4 victoires et une 2e place en 5 courses de Coupe du monde).

"Marco est le meilleur au monde en ce moment, donc il méritait de gagner aujourd'hui, avec toute la pression qu'il avait sur les épaules", a salué le jeune Américain River Radamus, quatrième, les cheveux teints couleur zèbre pour ses premiers Jeux.

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