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Les Français ont tenté dimanche de faire contre mauvaise fortune bon cœur, après le forfait de Karim Benzema, Ballon d'Or terrassé par une nouvelle blessure, un "gros coup dur" qui ne "change pas" les ambitions des champions du monde, déterminés à "se battre" pour les absents.
À deux jours d'affronter l'Australie, mardi au Mondial, l'actualité des Bleus a tourné autour du vide laissé par l'attaquant du Real Madrid, parti rejoindre l'infirmerie comme Paul Pogba, N'Golo Kanté, Mike Maignan, Presnel Kimpembe et Christopher Nkunku avant lui.
"C'est un gros coup dur, il avait tout fait (pour revenir) et nous aussi", a réagi Didier Deschamps dimanche sur Téléfoot.
À l'antenne de TF1, le sélectionneur, peu disert, a annoncé qu'il ne remplacerait pas Benzema. Les Bleus tenteront donc de défendre leur titre avec 25 joueurs.
C'est un "coup de massue", résume le quotidien La Provence en Une, et L'Équipe titre sur le "Ballon de Plomb". En Espagne, la nouvelle s'affiche en première page d'As : "Un Mondial sans Benzema", avec une photo de l'attaquant tête basse, samedi à l'entraînement. Le Mondial "commence sous le choc de l'absence pour blessure du Ballon d'Or", écrit le quotidien sportif madrilène.
- Benzema "dépité" -
Convalescent depuis un mois, Benzema espérait voir le bout du tunnel, samedi, en participant à son premier entraînement collectif avec les Bleus.
Mais il s'est blessé sur le devant de la cuisse gauche après "un geste quasi anodin", une "lésion trop importante par rapport aux échéances qui nous attendent", a décrit Deschamps.
"De ma vie je n'ai jamais abandonné mais ce soir, il faut que je pense à l'équipe comme je l'ai toujours fait", a réagi le buteur sur Instagram, dans la nuit de samedi à dimanche. "La raison me dit de laisser ma place à quelqu'un qui pourra aider notre groupe", a-t-il ajouté, un vœu finalement pas exaucé par le sélectionneur.
À 34 ans, Benzema ne disputera probablement jamais une deuxième Coupe du monde, après celle de 2014 qu'il avait terminée en quarts de finale, dans la peau de meilleur buteur français.
Pour défendre leur titre de 2018, les Bleus vont devoir faire sans l'ancien Lyonnais, revenu en grâce l'an dernier après le bannissement (2015-2021) consécutif à "l'affaire de la sextape".
"Ça nous fait mal, c'est un coup dur pour l'équipe de France mais notre objectif ne change pas. Cela fait partie des choses du football, si on s'attarde sur ces choses-là, ça risque d'être compliqué", a tenté d'évacuer le défenseur Ibrahima Konaté.
Eduardo Camavinga a eu son équipier au Real par message, "il était dépité de ne pas pouvoir jouer cette compétition qui lui tenait a cœur", a-t-il raconté également en conférence de presse.
"On va se battre pour tous les joueurs qui n'ont pas pu être là", a poursuivi le milieu de 20 ans, déterminé à ne "pas rester là-dessus".
"On a énormément de gros joueurs dans l'effectif, il y a d'autres leaders", a insisté "Cama", ménagé dimanche à l'entraînement en raison d'une gêne à une cuisse.
- Mbappé au centre des attentes -
Plus que jamais, la star du Paris Saint-Germain Kylian Mbappé se retrouve au centre des attentes.
Le réservoir d'attaque reste bien rempli toutefois autour de Mbappé, avec Griezmann, Ousmane Dembélé, Kingsley Coman, Marcus Thuram, Randal Kolo Muani... et Olivier Giroud, éternel revenant (36 ans) et premier postulant pour remplacer Benzema.
Une brume assez épaisse entourait l'état de santé de Benzema depuis la mi-octobre. Il se plaignait de gênes persistantes à la cuisse droite depuis plusieurs semaines, sans que la nature de ses pépins physiques ne soit clairement établie.
Il avait disputé son dernier match en intégralité le 19 octobre, un Elche-Real remporté 3-0 par les Madrilènes avec un but du Français, sacré Ballon d'Or deux jours plus tôt à Paris. Et il n'avait pu jouer, depuis, qu'une petite trentaine de minutes le 2 novembre en Ligue des champions.
L'étirement de sa période de convalescence a commencé à poser question à l'aube du Mondial, notamment concernant sa capacité à répéter les efforts à haute intensité dans la chaleur du Qatar.
À l'autre bout du terrain, en défense, le ciel se dégage en revanche autour de Raphaël Varane (29 ans, 87 sélections), patron de la jeune arrière-garde, engagé dans une course contre la montre depuis son inquiétante blessure à la cuisse droite le 22 novembre.
Le défenseur de Manchester United, seulement revenu samedi à l'entraînement collectif, "sera disponible" contre l'Australie, a assuré Deschamps sur TF1.