Les Bleus veulent une deuxième étoile sur leur maillot. Les Croates rêvent d'une première. Dans les têtes des joueurs, une seule image, celle d'une Coupe du monde à soulever à l'issue de la finale France-Croatie, dimanche à Moscou.
Pour les Français, il y a une revanche à prendre sur soi-même après la défaite en finale de l'Euro-2016 à domicile face au Portugal (1-0 a.p.), il y a deux ans.
"On n'est pas arrivé si loin pour lâcher. Je connais le goût de la défaite en finale, c'est vraiment pas bon, très amer... On ne va pas l'aborder comme à l'Euro, on veut vraiment finir bien, avec le sourire", a lancé Paul Pogba, nouveau patron de l'équipe de France.
Le milieu de Manchester United veut croire que les leçons du passé ont été retenues. A l'Euro, "on pensait que c'était déjà fait, la mentalité n'était pas pareille, a confié Pogba. Franchement, quand on a gagné contre l'Allemagne (2-0 en demi-finale, ndlr), on pensait que c'était ça la finale. Contre les Portugais, avec leur parcours, on s'est dit que c'était gagné d'avance, c'était ça notre erreur. Maintenant, ce n'est pas pareil, on est tous conscients, concentrés".
Pour arriver en finale, la bande à Kylian Mbappé a éliminé la Belgique, bourreau du Brésil de Neymar en quart de finale. De quoi faire des Français les favoris. Un piège?
"Le statut de favori? On n'y pense pas, assure Pogba. Les Croates n'ont rien lâché contre l'Angleterre, ils perdaient 1-0 et ils sont revenus" pour gagner 2-1 après prolongation.
"La force et la motivation"
Et puis Pogba sait que l'équipe à damier est en mission. Il y a 20 ans, au Mondial-1998, Lilian Thuram avait éliminé d'un doublé la Croatie (2-1) en demi-finale sur la voie du sacre mondial pour les Bleus.
"C'est sûr, les Croates n'ont pas d'étoile, ils en veulent une. Ils ont fait un très beau parcours, ils veulent la victoire. Comme nous", a mis en garde Pogba. Les membres du gouvernement croate ont d'ailleurs revêtu lors d'un conseil des ministres jeudi leur maillot à damier.
Les Croates sont durs au mal. "On a pris un chemin difficile, on est sûrement la seule équipe à avoir joué huit matches (en comptant les 3x30 minutes de prolongation, ndlr) d'une Coupe du monde pour aller en finale", a lancé Zlatko Dalic, sélectionneur des "Vatreni" ("Les flamboyants").
"Les joueurs ont dépensé énormément d'énergie, mais on dirait que plus les circonstances sont difficiles, et mieux on joue, assure le technicien. Il ne peut pas y avoir d'excuses, c'est une opportunité unique dans une vie, je suis sûr que nous allons trouver la force et la motivation."
"Nous sommes un miracle"
"On s'est invité dans les pages des livres d'histoire en étant la plus petite nation à se qualifier pour une finale de Coupe du Monde, avec l'Uruguay (1930, 1950), et si vous regardez les infrastructures de notre pays, nous sommes un miracle", insiste-t-il encore.
Son duel à distance avec le coach français Didier Deschamps, capitaine des Bleus en 1998, promet. "C'est un grand privilège pour moi d'être opposé à quelqu'un qui a eu une telle carrière, à la fois comme joueur et comme entraîneur, a commenté Dalic. Il a déjà gagné une Coupe du monde, alors que moi je n'ai rien dans mon armoire à trophées. Peut-être que du coup, j'aurai une motivation plus grande... Je plaisante."
Si Deschamps remporte à nouveau la Coupe du monde, en tant que coach, il deviendrait le troisième homme à réussir ce genre de doublé (joueur-sélectionneur) après le Brésilien Mario Zagallo et l'Allemand Franz Beckenbauer.
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