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Scène de chaos en Indonésie: 32 enfants parmi les 131 morts d'une bousculade meurtrière

Scène de chaos en Indonésie: 32 enfants parmi les 131 morts d'une bousculade meurtrière
(c)AFP
 

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Trente-deux enfants figurent parmi les 131 morts de la bousculade meurtrière survenue ce week-end dans un stade en Indonésie, ont indiqué lundi les autorités, qui ont annoncé de premières sanctions après ce drame, l'un des pires de l'histoire du football. 

Un précédent bilan avait fait état de 125 morts, mais six morts supplémentaires ont été comptabilisés, portant le bilan à 131 morts, a fait savoir mardi un responsable local de la Santé.

Ces six victimes supplémentaires, qui ont succombé à leurs blessures, "ont été renvoyées à leurs familles", a déclaré Wiyanto Wijoyo, responsable de l'agence sanitaire de Malang, où la tragédie a eu lieu.

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Le mouvement de foule a aussi fait plus de 300 blessés dont certains sont entre la vie et la mort dans les hôpitaux de la ville de Malang, dans l'Est de l'île de Java.

"Selon les dernières données dont nous disposons, sur 125 personnes décédées, 32 sont des enfants, dont le plus jeune est âgé de deux ou trois ans", a indiqué à l'AFP Nahar, un responsable du ministère des Femmes et de la protection de l'enfance.

Face à la colère du public, les premières sanctions sont tombées lundi avec le limogeage du chef de la police de la ville de Malang, Ferli Hidayat, et la suspension de neuf policiers, selon le porte-parole de la police nationale Dedi Prasetyo.

Le ministre en charge de la sécurité, Mahfud MD, avait appelé plus tôt la police indonésienne à "identifier" les personnes qui "ont perpétré les crimes", et à sévir.

"S"il n'y avait pas eu de gaz lacrymogènes, il n'y aurait peut-être pas eu de chaos", a de son côté souligné Choirul Anam, membre de la Commission nationale pour les droits humains, lors d'un briefing.

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Le drame de samedi soir au stade Kanjuruhan de Malang a eu lieu quand des fans de l'équipe locale du Arema FC ont pénétré sur le terrain après la défaite de leur équipe (3-2) contre celle de Persebaya Surabaya, la ville voisine.

La police a réagi en tirant des gaz lacrymogènes vers les gradins bondés du stade, avec 42.000 spectateurs présents, selon les autorités.

Les spectateurs se sont alors précipités en masse vers des portes étroites où nombre d'entre eux ont été piétinés et étouffés, selon des témoins.

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La police, dont deux agents ont été tués lors du drame, a décrit l'incident comme une "émeute". Mais les survivants l'accusent d'avoir réagi de manière excessive, causant la mort de plus d'une centaine de spectateurs.

"Certains doivent rendre des comptes. Qui doit être condamné?", a déclaré Andika, qui a refusé de donner son nom de famille. "Nous réclamons justice pour nos supporters disparus", a demandé ce fan de foot de Malang âgé de 25 ans.

"Un grand cimetière"

Un témoin a assuré que la police avait refusé d'intervenir au moment du mouvement de foule fatal.

"L'endroit ressemblait à un grand cimetière. Des femmes et des enfants s'entassaient les uns sur les autres", a expliqué Eko Prianto, 39 ans, à l'AFP.

"Je me suis précipité vers la police et les soldats pour qu'ils aident. Il n'y avait aucun secouriste en vue. La police n'a pas aidé et un soldat a menacé de me battre".

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Le porte-parole de la police nationale, Dedi Prasetyo, a indiqué que les enquêteurs analysaient les images de caméras de surveillance pour identifier des "suspects qui ont procédé à des destructions".

Ils ont aussi interrogé 28 policiers, notamment à propos de l'usage des grenades lacrymogènes.

A la télévision, le président du club de football de Malang, Gilang Widya Pramana, a présenté lundi ses excuses, en pleurs.

Son équipe a visité le site du drame lundi, ses membres vêtus de T-shirts noirs pour rendre hommage aux victimes et déposer des fleurs, avant de se rassembler sur le terrain pour des prières.

Une enquête indépendante réclamée

Le président indonésien Joko Widodo avait annoncé dès dimanche l'ouverture d'une enquête. Lundi il a promis le versement de compensations aux familles de victimes de 50 millions de roupies (3.200 dollars).

Mais plusieurs groupes de défense des droits de l'Homme ont exigé une enquête indépendante et que la police s'explique sur l'utilisation de gaz lacrymogènes dans un espace confiné.

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"Ces pertes de vies humaines ne peuvent rester sans réponse", a souligné Amnesty International dans un communiqué.

Human Rights Watch a demandé à la Fédération internationale de football (Fifa) de procéder à sa propre enquête et la rendre publique.

Le président de la Fifa, Gianni Infantino, a qualifié le drame de "tragédie au-delà de l'imaginable".

Le Brésilien Pelé, légende vivante du football, a souhaité pour sa part sur Instagram "beaucoup de paix et d'amour au peuple d'Indonésie".

"La douleur de la défaite ne justifie pas qu'on perde l'amour pour le prochain", a insisté le triple champion du monde.

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Le ministre Mahfud MD a déclaré que les membres de la commission d'enquête seraient choisis parmi des membres du gouvernement, des analystes, des responsables du monde du football, des médias et des universitaires.

Les autorités annonceront les résultats de l'enquête dès que possible, a-t-il précisé, estimant que "la mission pourrait être conclue dans les deux ou trois prochaines semaines".

Colère

Les critiques envers les autorités ont fusé, en ligne et de la part de témoins.

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"Des supporters sont morts dans les bras des joueurs", a raconté dimanche Javier Roca, l'entraîneur chilien du club indonésien d'Arema, à la radio espagnole Cadena Ser, estimant que "la police est allée trop loin".

La violence des supporters est un problème de longue date en Indonésie, où les rivalités entre clubs ont souvent donné lieu à des affrontements mortels.

Pour le match samedi, les fans de Persebaya Surabaya n'avaient pas été autorisés à acheter de billets, de crainte d'incidents.


 

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