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Un match de gala dans un stade bondé: Pays de Cassel, qui reçoit le Paris Saint-Germain lundi au stade Bollaert-Delelis (20h45), s’apprête à vivre le plus grand moment de sa jeune histoire.
La Petit Poucet nordiste, 4e de sa poule de Régional 1, le sixième échelon national, va affronter un adversaire qui domine la Ligue 1. Une sacrée mise en lumière pour un club qui a moins de cinq ans d’existence.
Née de la fusion d’Arnèke, Hardifort, Noordpeene-Zuytpeene et de Bavinchove-Cassel, six petites communes des Flandres qui cumulent 6.500 habitants, l’entité vit un quotidien très loin de celui des pros.
"On a fait 12 matches sur 14 à l’extérieur parce que notre terrain en herbe ne correspondait pas à la division et qu’on n’a eu le synthétique qu’en janvier. Les deux à domicile, on les a disputés à Esquelbecq, une ville voisine, et Marcq-en-Baroeul, où j’ai joué et gardé de très bons rapports”, explique à l’AFP l’entraîneur Samuel Goethals.
- 8 montées en 15 ans -
L’adaptation permanente, qui passe également par la location de vestiaires temporaires, est la conséquence d’une croissance éclair: Arnèke, club auquel se sont joints les voisins pour former Pays de Cassel, est monté huit fois lors des quinze dernières saisons.
"Il faut le temps et les moyens de se structurer, les conditions ne sont pas forcément à la hauteur de notre niveau de compétition mais les gens sont très investis et impliqués", reprend le coach, qui a gardé le planning habituel malgré l’enjeu, ajoutant simplement une séance d’entraînement à Bollaert le dimanche.
A seulement 34 ans, il est jeune dans le métier mais possède déjà de l’expérience. Entraîneur de la réserve de Marcq-en-Baroeul, dans la banlieue lilloise, alors qu’il était encore joueur avec l’équipe première, il y avait également affronté Auxerre (2-6 en 2014) et Lens (0-3 en 2016) crampons aux pieds.
"Ils étaient en Ligue 2 et c’était déjà difficile dans le rapport de force. Les joueurs veulent affronter ce qui se fait de mieux, le staff se prépare comme si Mbappé, Neymar et Messi allaient être alignés mais, quoi qu’il arrive, il y aura une différence de niveau", reconnaît Samuel Goethals, qui avoue un mélange d’impatience devant "une occasion rarissime, peut-être pas le but d’une vie mais un accomplissement" et "l’appréhension d’un contexte totalement différent de d’habitude".
- Ambiance détendue -
Pour l'instant, ses joueurs font comme si tout était normal. A l'entraînement, les contacts sont moins appuyés "par peur de se blesser" mais l'ambiance est détendue.
Comme si la zénitude du gardien Romain Samson rejaillissait sur ses partenaires, lui qui a déjà affronté le PSG et Zlatan Ibrahimovic avec Wasquehal en Coupe (2016) et avoue n’avoir pris conscience du moment qu'une fois dans le couloir des vestiaires.
L’objectif: faire la meilleure performance possible, être transcendé plutôt qu’inhibé. Et tant pis si cette équipe qui aime construire prend cette fois moins de risques et se contente de défendre.
"L’approche tactique est un grand sujet de discussion, les joueurs ont envie d’avoir le ballon et d’entreprendre mais il faudra programmer plusieurs scénarios car c’est difficile de savoir ce qu’on pourra faire le jour J", conclut Samuel Goethals.
Initialement qualifiés pour ces 16es de finale après la décision d’éliminer Wasquehal et Reims Saint-Anne de la compétition en raison d'une bagarre générale, les Flamands avaient dû se préparer en urgence à affronter le vainqueur de ce match.
Mal vécue, la décision du comité exécutif de la FFF, qui avait suivi une recommandation du CNOSF, de requalifier les deux formations n’avait pas empêché Pays de Cassel de sortir Wasquehal (N2) aux tirs au but la semaine dernière (1-1, 5 tab à 4)
Un exploit qui ne garantit pas de faire douter le PSG mais qui, le temps d’une semaine, a changé la vie de ces amateurs.