Une égalité parfaite avec la Belgique et un roi-sélectionneur: ce que vous ne saviez pas sur la Roumanie, le deuxième adversaire des Diables Rouges

"Un adversaire à ne pas prendre à la légère", c'est comme cela qu'Anne Ruwet qualifie l'équipe de Roumanie. Nos adversaires de ce soir ont prouvé qu'ils doivent être pris au sérieux. Déjà, avec leur première place acquise lors des qualifications avec 22 points sur 30. Ensuite, avec leur nette victoire 3-0 contre l'Ukraine lors de la première journée. 

"Les Roumains ont quand même une petite revanche à prendre dans ce championnat d'Europe. Ils ne sont parvenus à passer le premier tour de l'Euro qu'à une seule reprise dans leur histoire. C'était en 2000, lors de l'Euro en Belgique", poursuit Anne Ruwet.

C'est l'équilibre parfait

"Au niveau de l'histoire, on a quand même joué douze fois contre la Roumanie, dont dix matchs amicaux et deux en éliminatoires de la Coupe du monde", précise la journaliste. "C'est l'équilibre parfait. On va voir qui va prendre l'avance ce soir parce qu'il y a cinq victoires côté belge, cinq victoires côté roumain et deux partages." 

"Mais comme pour la Slovaquie, il faut quand même remonter plus de dix ans en arrière, en 2012 exactement, pour trouver trace du dernier affrontement. Une victoire, en plus, de la Roumanie."

Une coupe... de cheveux

Au niveau des anecdotes, l'équipe roumaine n'est pas en reste non plus : "En 1998, durant la Coupe du monde en France, la Roumanie est dans un âge d'or", rapporte Alexandre Braeckman. "Dans les années 90, ils ont enchainé les tournois et leur équipe joue bien en étant menée par Gheorghe Hagi."

La compétition commence très bien pour eux : une victoire contre l'Angleterre puis contre la Colombie assure une place en huitième de finale aux Roumains. "Et là, ils se disent 'venez, on fait un truc de fou'. Ça n'a aucun sens, mais ils l'ont fait quand même. Ils se sont dit 'on se teint tous les cheveux en blond'. Ils ont tous fait ça lors du tout dernier entraînement avant le match contre la Tunisie."

"Les anecdotes sont folles. En gros, ils ont décoloré avec de la javel, ce qui est une très mauvaise idée. Apparemment, ça faisait un peu mal au niveau des joueurs. Résultat 1-1 contre la Tunisie, et ils perdent ensuite en huitièmes."

Un roi-sélectionneur

"On remonte en 1930, à l'occasion de la première Coupe du monde en Uruguay", raconte encore notre journaliste. "La Roumanie y est allée, mais de manière un peu spéciale. À l'époque, ils avaient un roi, Carol II, qui a proclamé que son objectif de règne, c'est d'aller à la Coupe du monde". "À ce moment-là, c'était différent, il suffisant de s'inscrire pour participer, ce n'était pas avec des qualifications comme maintenant."

"Carol II parvient à inscrire son pays à la compétition, puis il se dit 'non mais moi je sais ce que je fais'. Donc il a fait lui-même la sélection. C'est la sélection du Roi qui arrive à la Coupe du monde. Il faut savoir qu'à l'époque, ce n'était pas une équipe professionnelle. En 1930, pour la première Coupe du monde, tout le monde est un peu dans ce cas-là. La majorité des joueurs travaillent en Angleterre à l'époque. Ils travaillent dans une compagnie pétrolière, sauf qu'elle refuse de libérer ses ouvriers pour qu'ils partent plusieurs semaines pour jouer au foot de l'autre côté de la planète."

Pas de problème pour le roi qui va tout simplement faire pression : "Le roi a appelé cette compagnie en disant que si les joueurs n'étaient pas disponibles, il arrête les importations. Ça a calmé tout le monde." 

"Donc, ils y sont allés et la Coupe du monde s'est jouée avec la Roumanie. Ils ont perdu au premier tour après avoir fait une victoire et une défaite. Le roi Carol II est le seul roi connu à avoir fait une sélection pour une Coupe du monde."