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Rudi Garcia rêvait sans aucun doute d'un meilleur départ avec les Diables Rouges, mais c'est bien par une défaite 3-1 que tout a commencé. En maitrîse en première période, la Belgique a sombré en 13 minutes. Voici 5 enseignements de ce match.
Un 4-2-3-1 bâti pour Kevin De Bruyne
À l’annonce de la composition des équipes, le doute persistait quant au système que Rudi Garcia allait utiliser : une défense à cinq ou à quatre ? Réponse dès le coup d’envoi avec un Zeno Debast présent dans l’entrejeu, à côté de Youri Tielemans.
En l’absence d’Amadou Onana, notre nouveau sélectionneur voulait de la présence physique dans le milieu de terrain et c’est donc celui qui joue en 6 au Sporting qui a reçu la préférence du coach. Alors que penser de son match ? Il a plutôt mal commencé avec une perte de balle naïve dès la 5e minute de jeu qui a offert une belle opportunité aux Ukrainiens.
Mais l’ancien anderlechtois a su faire preuve de caractère et a semblé de plus en plus à l’aise à ce poste, malgré quelques tâtonnements dans le positionnement avant de sombrer, avec tout le reste de l’équipe.
À ses côtés, Zeno Debast a également pu compter sur un Youri Tielemans d’abord omniprésent, qui prenait le jeu à son compte, et qui est ensuite apparu plus nerveux, en retard et fautif.
Les deux hommes ont totalement perdu le contrôle du milieu de terrain en seconde période.
Et puis, pour conclure avec le milieu de terrain, Rudi Garcia a mis Kevin De Bruyne dans les meilleures dispositions. Conscient que le Cityzen n’est pas en paix avec son corps, notre sélectionneur a donné une liberté presque totale à notre maître à jouer. En première période, KDB n’est pas sorti de sa coquille à de nombreuses reprises, mais à chaque fois, ou presque, cela a mené à une action dangereuse.
Surtout, De Bruyne a montré que sa connexion avec Romelu Lukaku n’avait pas pris une ride, à l’image du but, évidemment, mais pas seulement. On notera par exemple la passe tranchante du Cityzen vers son capitaine à la 16e minute de jeu. Et si De Bruyne profitait de l’équipe nationale pour se remettre en jambes comme l’a tant fait Lukaku par le passé ?
Une équipe entière qui prend l’eau en seconde période
Quel axe central pour affronter l’Ukraine ? Telle était la question que tous les observateurs se posaient avant la rencontre. Rudi Garcia a finalement fait dans l’inédit en choisissant Mechele et De Winter, laissant Wout Faes sur le banc.
Sur les côtés, Meunier devait apporter toute son expérience, tandis que De Cuyper pouvait apporter offensivement sur le côté gauche. Au milieu, Debast et Tielemans avaient reçu la préférence. Et si tout ce beau monde a rempli son rôle en première mi-temps, la seconde période a été bien plus laborieuse. Il n’a suffi que d’un poteau sur coup franc, et surtout de l’égalisation ukrainienne sur une énorme erreur de Koni De Winter (pas aidé par la passe de Trossard) pour que tout le bateau belge prenne l’eau.
Plus rien ni personne ne semblait alors en mesure de sauver l’équipage belge, pas même Rudi Garcia et ses changements aux allures de ‘panique à bord’. La charnière centrale jouait ensemble pour la première fois, les deux milieux de terrain également, et finalement, c'est tout le coeur belge qui apprenait seulement à battre ensemble, avant de s'arrêter.
Raskin et Mokio ont tous les deux été lancés dans une mer terriblement agitée, De Winter, désavoué en quittant la pelouse avant le coup de sifflet final et puis le capitaine Romelu Lukaku, bien seul dans ce navire qui coulait.
L’activité (in)offensive
Un chiffre illustre ce propos : 4 tirs cadrés, le but de Romelu Lukaku, deux tirs lointains de Kevin De Bruyne et une autre tentative de Youri Tielemans. Bref, c’est peu, beaucoup trop peu pour notre secteur offensif qui n’a pas été capable de bouger le bloc adverse.
Trossard a été actif en première mi-temps, alternant déchet et inspirations bien imaginées avant de disparaitre des radars. Charles De Ketelaere a, lui, été trop souvent discret et Dodi Lukébakio n’a pas eu le temps ni l’opportunité de se mettre en évidence.
Ne manquait-il pas de percussion sur nos côtés ? Un Jérémy Doku (sur le banc tout le match) n’aurait-il pas pu apporter sa vitesse et sa faculté d’élimination ?
Enfin, Romelu Lukaku a essayé, a parfaitement remisé pour De Ketelaere (30’), mais a aussi manqué d’appuis après une passe tranchante de Kevin De Bruyne (16’). Du bon, mais beaucoup trop peu de ballons pour le meilleur buteur de l’histoire des Diables Rouges qui a tout de même planté sa 86e rose, ce jeudi soir.
L’opération reconquête est lancée, malgré la défaite
Rudi Garcia le martèle à chacune de ses interviews "on aura besoin du soutien du public". Et notre sélectionneur a joint le geste à la parole en allant saluer les fans belges avant le coup d’envoi.
Autre image marquante, la réunion des joueurs en début de match. Réunis, titulaires et remplaçants, autour du capitaine du soir, Romelu Lukaku. On a aussi vu de nombreux pouces levés, en première mi-temps, on l’a senti, les Diables voulaient montrer un autre visage. Tout sera sans doute éclipsé par la défaite du soir.
Courtois impérial et impuissant
Il était probablement le Diable Rouge le plus attendu ce jeudi soir, en Espagne, il n’a pas déçu malgré les trois buts encaissés. Une première parade dès le début de match pour s’échauffer avant de sortir un premier arrêt de grande classe, à la 6e minute de jeu, avec une manchette salvatrice.
Et puis, on a cru que les dieux du football avaient décidé que son retour devait être réussi, en sauvant Courtois avec le poteau sur le magnifique coup-franc de Zinchenko à l’heure de jeu.
La suite, on la connaît : trois buts encaissés. Courtois ne peut rien faire, mais ça ne va pas lui faire plaisir, c’est certain.