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Euro de hand: Dragan Pechmalbec, l'ancien Bleu au maillot rouge

Le pivot nantais Dragan Pechmalbec, qui a fait le choix en 2021 de rejoindre l'équipe serbe au détriment de l'équipe de France, retrouve les Bleus lundi (20h30) à Szeged dans la dernière rencontre de poule de l'Euro-2022.

Il n'est certainement pas le joueur le plus capé de la sélection serbe (3 sélections). Mais, lundi, dans la troisième et dernière rencontre du groupe C entre la France et la Serbie, décisive pour la qualification pour le tour principal, Pechmalbec, 26 ans, sera le seul à pouvoir dire qu'il a évolué sous les deux maillots.

Il y a eu celui des Bleus d'abord, pour une poignée de sélections (3) avec l'équipe A il y a déjà presque quatre ans. La première remonte à avril 2018 quand l'actuel pivot de Nantes avait pris part à une rencontre contre le Danemark dans le cadre de la Golden League en Norvège. Et puis plus grand-chose. Souvent appelé dans des groupes élargis, il n'est pas parvenu à se faire une place face à la concurrence de Luka Karabatic, Nicolas Tournat et Ludovic Fabregas.

Jusqu’à faire le choix radical en 2021 de laisser de côté le drapeau bleu blanc rouge... pour celui rouge bleu et blanc de la Serbie. Pechmalbec avait donc renoncé à une convocation pour les qualifications à l’Euro-2022 avec la France.

"En équipe de France, je me sens bien avec tout le monde mais je n'ai pas l'impression d'être intégré au système de concurrence avec les très bons pivots qui sont devant moi. Je me sens bloqué tant qu’ils sont en capacité de jouer", avait-il expliqué dans un communiqué de la Fédération française de handball.

- "Aucun état d'âme" -

Un choix sportif pour celui qui a remporté le bronze en équipe de France U21 à l'Euro-2016 et au Mondial-2017, mais qui n'a rien d'anodin. Né à Cahors dans le Lot, d'un père lotois, Dragan Pechmalbec doit ses origines serbes à sa mère, une ancienne joueuse de handball.

"Je n'ai pas l'impression de trahir qui que ce soit, je ne pars pas jouer pour le Qatar. J'ai aussi du sang serbe dans les veines", avait rappelé le joueur de 26 ans, ajoutant qu'il n'avait "jamais renié les origines de (s)a mère".

Motivé par l'envie de jouer, Dragan Pechmalbec a pu ainsi disputer pendant l'Euro ses premières grandes rencontres internationales sous les ordres de l'Espagnol Toni Gerona, prenant part face à l'Ukraine et à la Croatie à une grande partie des deux rencontres. Il a inscrit quatre buts depuis le début de la compétition.

"Il a fait un choix de conscience et pas d'impatience. On a toujours respecté son choix car il a toujours su expliquer la position dans laquelle il était", s'est souvenu le sélectionneur Guillaume Gille dimanche.

Face aux Bleus lundi, le pivot aura surtout à cœur de chercher à qualifier les siens, mal embarqués après leur défaite contre le rival croate (23-20) samedi soir dans une ambiance électrique à la Pick Arena.

"Il faudra gagner, ce n'est pas impossible", a-t-il commenté en après-match, rappelant la défaite de la France en qualifications il y a un an (27-24). "On va y croire et tout donner".

Et Dragan Pechmalbec ne fera pas dans le sentimentalisme.

"C'est toujours un peu spécial mais même si j'ai énormément d'amis en équipe de France je n'aurai aucun état d'âme."

"C'est un vrai soldat, il sera toujours à fond", a rappelé son coéquipier en club Aymeric Minne. Les Bleus sont prévenus.

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