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Conte est champion d'Angleterre et triple champion d'Italie et Sarri a remporté la Ligue Europa avec Chelsea. Ils font partie des meilleurs techniciens du monde, sont des habitués de la Ligue des champions et ont les salaires qui vont avec, mais ils n'ont rien pu faire pour... sauver Arezzo de la relégation en Serie C.
Sur leur chemin vers les sommets, les deux entraîneurs se sont en effet croisés et succédé sur le banc de ce modeste club toscan, en Serie B, lors de la saison 2006-07.
D'abord Conte, puis Sarri, puis à nouveau Conte et pour finir la Serie C, après un match nul entre Spezia et... la Juventus, qui a condamné Arezzo.
Treize ans plus tard, les deux hommes continuent à se suivre, Sarri ayant remplacé Conte à Chelsea avant de rejoindre la Juve, que Conte avait conduite aux trois premiers scudetti de la série de huit toujours en cours.
Du côté des puissants
Mais dimanche, c'est frontalement qu'ils vont se défier lors d'un match qui donnera une idée des forces en présence et de la légitimité des ambitions de chacun après un début de saison presque immaculé des deux côtés, avec six succès en six matches pour l'Inter et cinq victoires et un nul côté turinois.
Ce Derby d'Italie sera bien sûr aussi le match de Ronaldo, de Lukaku, de Godin, de De Ligt, de Sensi ou de Pjanic. Mais dans une Italie du football folle de tactique, la rencontre se joue d'abord sur le banc de touche.
Samedi en conférence de presse, Sarri a pourtant refusé d'aller sur ce terrain. "Antonio est un entraîneur très fort et il le prouve encore aujourd'hui. Mais si vous ne voyez que Conte contre Sarri, alors je ne vous comprends pas. Demain il y a un match superbe, c'est Inter-Juventus", a-t-il assuré.
"Combien vaut ce match dans la course au scudetto ? A peu près zéro. Derrière, il y a 31 autres matches", a ajouté l'ancien entraîneur de Naples.
A l'approche du match au sommet, les deux coaches ont tout de même échangé quelques vacheries plus ou moins déguisées. "L'Inter ? Je ne les ai pas encore vus cette saison. Aucune idée de comment ils jouent", a ainsi lancé Sarri il y a 10 jours.
"Sarri se plaint ?", a de son côté relevé Conte après une remarque de son homologue sur un match joué à 15 heures dans la chaleur. "Qu'il se calme, maintenant il est du côté des puissants".
Iuliano-Ronaldo
L'histoire du Derby d'Italie est remplie de piques de ce genre, qui nourrissent la rivalité entre les deux clubs et la légende d'un match tellement important que, plus de 20 ans après, on parle encore très sérieusement et très régulièrement de cette fameuse faute supposée et non sifflée du Juventino Iuliano sur le nerazzuro Ronaldo en 1998.
L'affaire est encore corsée cette année par le fait qu'avec Conte et l'administrateur délégué Giuseppe Marotta, c'est un peu de Juventus qui est arrivée à l'Inter.
Du coup, le club turinois a sans doute encore moins envie de perdre que d'habitude et la chronique de la semaine a été alimentée par de petites histoires, anecdotiques sans doute, mais qui font monter la pression.
La Juventus a ainsi lancé lundi un énième recours pour tenter d'obtenir la non-attribution du scudetto 2006, qui lui a été retiré et accordé à l'Inter en sanction de l'affaire "Calciopoli".
Des tifosi turinois ont aussi demandé dans une pétition, qui a obtenu un certain succès, le retrait de l'une des 50 étoiles dessinées autour du Juventus Stadium et dédiées aux légendes du club: celle de Conte. Le genre de choses que l'on ne voit pas à Arezzo, aujourd'hui 13e de son groupe en Serie C.