"Un jeune qui n'a même pas 18 ans peut déjà avoir 50.000 euros sur son compte": qui sont les scammers, les escrocs du Net?

Dans le "bureau des arnarques", Benjamin Maréchal se penche sur une arnaque de plus en plus élaborée : l'arnaque aux cartes de crédit. En quelques clics sur internet, des escrocs, parfois très jeunes, peuvent récupérer des dizaines de numéros de cartes de crédit et récolter ainsi beaucoup d'argent depuis leur salon.

Ces "scammers" sont des arnaqueurs. Benjamin Maréchal résume ce type de vol en quelques portraits.

La première photo est celle d'un jeune homme, dont on ne connaît pas le visage, qui n'a même pas 18 ans, mais a déjà 40 à 50.000 euros sur son compte uniquement grâce au vol, car on peut devenir voleur en même pas 10 minutes. 

Que fait toute cette génération-là ? Elle va sur TikTok, où on trouve des tutos, des modes d'emploi pour "scammer", pour arnaquer. Ce sont des tutos qui sont particulièrement faciles à appréhender. Et quand ils ont bien compris le tuto, que font-ils ? Ils fabriquent des faux sites Amazon. C'est là qu'est le risque. Des faux sites Amazon, des faux sites Disney+, des faux sites Netflix... Quand on dit qu'ils "fabriquent", c'est même encore plus facile que cela. Ils vont sur Internet, et ils trouvent des faux sites prêts à l'emploi. On n'a qu'à les activer. Grâce à ces faux sites, on récupère donc l'ensemble de vos données sur votre carte de crédit.

Quels sont les conseils pour ne pas se faire voler ? Premièrement : ne pas enregistrer sa carte bancaire. Quand on achète en ligne, en général, il y a toujours un moment où le site va vous demander si vous voulez enregistrer les coordonnées de votre carte bancaire. N'enregistrez jamais votre carte de crédit. Quitte à devoir la réencoder cent fois, mille fois, dix mille fois, même les sites les plus sécurisés sont fragiles.

Quand vous n'encodez pas votre carte bancaire, vous risquez quand même encore quelque chose. Car aujourd'hui, on peut acheter votre numéro de carte de crédit très facilement. Aujourd'hui, un malin qui sait où aller, peut acheter sur le Dark web 470 numéros de cartes de crédit pour 5.000 euros, ce qui n'est pas énorme. Sur ces 470 cartes, il va pouvoir aller chercher de l'argent, évidemment, ou alors, plus intéressant encore que cela, des numéros de téléphone. Car les arnaqueurs finissent toujours leur arnaque soit en vous envoyant un SMS, soit en vous appelant. Pour 5 euros, on peut racheter 1.000 numéros. Nos données traînent tellement sur Internet que les voleurs n'ont qu'à acheter des listes. Ils peuvent même trier par pays ou par niveau de revenus. 

Faut-il se méfier aussi des SMS, avec des rappels de paiement, par exemple ? Oui, méfiez-vous, mais il y a quand même des SMS qui sont honnêtes. En général, les grands opérateurs, que ce soit Proximus, les mutuelles ou d'autres, ne mettent jamais de lien Internet dans le SMS. D'ailleurs, les opérateurs de téléphonie en Belgique ont des logiciels qui scannent les liens frauduleux pour bloquer les SMS. Mais parfois, il y en a quand même un qui passe à travers. Donc, s'il y a un lien dans le SMS, vous vous méfiez.

Autre élément important : les arnaqueurs finalisent souvent leur arnaque au téléphone en vous appelant. Méfiez-vous des appels qui viennent des +870, +871... Ce sont en général des préfixes qui passent par le satellite. Et donc, ça sent mauvais.

Si vous dites que vous êtes inscrits sur la liste "Do not call me", la liste "Ne m'appelez plus", qui existe en Belgique.  Sauf que cette liste bloque les opérateurs qui sont inscrits dans le régime belge. Et tous les arnaqueurs, évidemment, ne sont ni inscrits et encore moins inscrits dans le régime belge. Donc la liste "Ne m'appelez plus", elle ne vous protège malheureusement pas.

Ce mercredi soir, le 'bureau des arnaques" expliquera également pourquoi les banques ne repèrent pas ces arnaqueurs.

Retrouvez "Coûte que coûte : le bureau des arnaques", chaque mercredi à 19h50 sur RTL tvi et en streaming sur RTL play.