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Dossier royal: voici les rois et reines de demain

Dans un monde où tout va de plus en plus vite, les couronnes apparaissent plus que jamais comme un élément de stabilité. Et pourtant, qui dit stabilité ne pense pas pour autant immobilisme. La nouvelle génération de royaux incarne dès aujourd’hui l’Europe de demain.

Prenons l’exemple de la Suède. Depuis sa naissance, Estelle fait l’objet d’un engouement inégalé à travers tout le pays. La petite princesse est régulièrement associée aux activités officielles et fait la une de tous les magazines. Cela pourrait paraître anecdotique mais c’est beaucoup plus profond qu’il n’y paraît. Quand il est monté sur le trône en 1973, le roi Carl Gustav avait été confronté à une fronde politique et à de nombreuses contestations à travers les médias. Le courant républicain était important à travers le pays et l’on soupçonnait le jeune roi d’être un playboy dilettante qui ne serait jamais à la hauteur de la fonction qui lui incombait.

Aujourd’hui, la couronne suédoise n’a jamais été aussi populaire. Un retournement de situation lié au travail du souverain bien sûr, mais aussi à la montée en puissance des femmes au sein de la couronne. D’abord l’épouse de Carl Gustav, la reine Silvia qui a dépoussiéré la monarchie et apporté une touche de glamour et de modernité. Arriva ensuite le changement de loi dynastique qui fit de la fille aînée du couple, la princesse Victoria, la future souveraine du pays. Contre l’avis du roi, la loi de primogéniture absolue fut instaurée et la petite princesse devint l’héritière du trône. Dès lors, l’image de la monarchie a changé et la jeune Victoria a incarné l’avenir de la couronne.

Depuis cette révolution de palais, les Suédois ont appris à connaître cette jeune femme qui n’a jamais fait mystère de ses problèmes, comme la dyslexie ou l’anorexie. Mais la dynastie a atteint le sommet de la popularité quand la princesse, après avoir épousé Daniel Westling l’homme de sa vie, a donné le jour à une petite princesse Estelle (puis à son petit frère Oscar). Après la popularité de la maman, c’est à une véritable Estellemania que le royaume a été confronté.




Dur, dur d’être bébé-prince ?

A travers toute l’Europe, on rencontre des réactions assez comparables. L’allongement de la vie a mené à rassembler plusieurs générations autour de la couronne. C’est forcément le cas en Angleterre avec les autres générations qui se partagent la représentation de la couronne. Alors que son arrière grand-mère est toujours sur le trône, le prince George incarne le futur de la monarchie la plus prestigieuse du continent. Une large part de la magie de la monarchie réside dans sa capacité à représenter la population dans toute sa variété d’âge, de sexe et désormais aussi, d’origine.

La grande différence avec les générations précédentes doit aussi être cherchée dans l’éducation dont bénéficient les petits princes. Les parents d’aujourd’hui ne sont plus disposés à abandonner l’éducation des futurs souverains à une cohorte de gouvernantes et de précepteurs. Ils agissent comme des parents " normaux ", proches et aimants. Dès lors, l’image qu’ils renvoient au public est celle de familles unies et complices. Tout l’art – compliqué – consiste à conserver la distance indispensable pour sauvegarder la spécificité royale, tout en se montrant plus proche des gens.





Vive l’Europe des reines !

A travers toute l’Europe, le même courant de sympathie se retrouve autour des jeunes princes. Prenons la direction de Madrid. Dans un pays compliqué, confronté aux tendances séparatistes de la Catalogne ou des scandales liés aux dernières années de règne de Juan Carlos. Aujourd’hui, l’infante Leonor est au centre de l’attention, même si ses parents font tout pour la préserver. Elle personnifie d’abord l’avenir de la couronne ibérique en le conjuguant au féminin.

Dès la prestation de serment du nouveau roi Felipe VI, les petites princesses ont été propulsées au premier rang de la monarchie. Impossible d’oublier l’image de ces deux petites filles (l’infante Léonor et sa sœur l’infante Sofia), très sérieuses, comme si elles étaient parfaitement conscientes des heures historiques qu’elles étaient occupées à vivre. De la part de Felipe et Letizia, il était manifeste que la volonté était de recentrer l’image de la monarchie autour du noyau de famille royale.




Les princes de second plan au placard ?

Cette tendance se retrouve sur les autres trônes. En Belgique, le roi Philippe vient de mettre les points sur les ‘i’ en rationalisant les règles d’attribution du titre de prince de Belgique. Désormais seuls "  les princes et princesses, enfants et petits-enfants, issus de la descendance directe du Roi ainsi que les princes et les princesses, enfants et petits-enfants, issus de la descendance directe du prince héritier ou de la princesse héritière  " porteront encore le titre de "  princes ou princesses de Belgique  ".

Cette décision n’est pas une exception belge, on la retrouve à travers la plupart des monarchies européennes. Même la très conservatrice couronne anglaise a été obligée de limiter l’attribution de ces titres afin d’éviter une inflation du nombre de titres. Depuis l’accession au trône de Philippe, les cartes ont été redistribuées. Désormais, la famille royale en Belgique se recentre essentiellement sur le roi, la reine et leurs quatre enfants. Pour cette génération, les titres restent d’application pour la princesse Astrid, le prince Lorenz et leurs enfants ainsi que pour le prince Laurent, la princesse Claire et les leurs. Mais cela sera fini dès la génération suivante. Il ne faut donc pas s’étonner si de plus en plus de regards se portent sur la duchesse de Brabant qui représente l’avenir de la monarchie et qui sera un jour la huitième souveraine des Belges. Une jeune princesse qui va à l’école comme les autres enfants de son pays et qui maîtrise parfaitement les langues qui y sont parlées. Il faudra voir comment se poursuivra la suite de l’apprentissage de la jeune Elisabeth, notamment sur le plan universitaire et aussi militaire. Même si les parents veillent à ne pas surexposer leurs enfants du monde médiatique, il n’en reste pas moins que la jeune génération prendra de plus en plus de place dans la communication de la famille royale.




Monarchie : les femmes prennent le pouvoir !

L’Europe royale de demain sera résolument féminine. Au Pays-Bas, Amalia marche sur les traces de ses ancêtres. Wilhelmine, Juliana, Beatrix... et un jour Amalia, chez les Néerlandais, la couronne reste décidément une affaire de femmes. Un peu comme si la parenthèse de Willem-Alexander constituait une exception dans l’histoire de la famille. Avec une Europe royale et féminine, la couronne se mettra aussi à l’unisson d’une Europe plus moderne et qui adopte résolument l’égalité des chances et des charges pour les deux sexes. Une ouverture qui prend toute sa signification dans un monde où certains voudraient considérer les femmes comme des citoyennes de seconde zone. Avec ses sœurs, Amalia poursuit sa vie de petite fille, tenue soigneusement à l’écart de la vie officielle, sauf dans de rares occasions. Autre point commun de la jeune génération, il s’agit aussi de les protéger des dangers d’un monde qui apparaît de plus en plus incertain. Plus que jamais, ceux qui symbolisent le pouvoir ou l’image même de l’état sont au centre des menaces. Nos états doivent aussi protéger ceux et celles qui les représenteront demain.

En Norvège, c’est aussi une petite fille très mignonne, la princesse Ingrid Alexandra qui succédera un jour futur et lointain à son père l’actuel prince héritier Haakon. C’est à tel point que le petit prince Christian de Danemark risque un jour de se sentir bien isolé dans cette Scandinavie royale au féminin. Pour autant, la famille royale danoise renvoie aussi le visage d’une certaine modernité. Le prince Joachim a fait deux mariages et se trouve à la tête d’une famille recomposée. En Norvège, la princesse Mette-Marit était déjà la maman d’un petit Marius avant son mariage avec le prince Haakon.





Monaco est macho ?

Pour terminer ce tour d’Europe des petits princes qui représentent le futur du gotha, il faut aller sur le rocher. De toute évidence, les naissances des princes Jacques et Gabriella a modifié radicalement la donne à Monaco. Mais attention, c’est Jacques qui montera un jour sur le trône, à Monaco la préséance est toujours réservée aux héritiers mâles.

D’une certaine manière, le prince Albert II est pleinement devenu souverain quand il donné des héritiers au trône. Et que dire de Charlène dont beaucoup avaient douté qu’elle puisse un jour assumer complètement son rôle de princesse ? Depuis qu’elle est devenue maman, l’ancienne nageuse de compétition a trouvé un nouveau sens à sa vie et n’a jamais paru aussi heureuse. Des mamans bien dans leur peau, proches de leurs enfants et attentives à leur épanouissement. Bref, des mamans aimantes avant d’être reines et princesses. Et si c’était cela le secret de la réussite de la future Europe royale ?

Patrick Weber, chroniqueur royal RTL. Retrouvez-moi tous les soirs dans On refait le monde sur Bel RTL à 18h heures et le week-end dans Quelle Histoire !

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