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Harvey Weinstein rejugé après l’annulation de sa condamnation: voici pourquoi ce nouveau procès sera "très différent", selon son avocat

L'ex-producteur de cinéma, figure déchue d'Hollywood et déclencheur du mouvement #MeToo, est rejugé à partir de ce mardi 15 avril pour des accusations d'agression sexuelle et de viol, après l'annulation de sa condamnation en 2020.

Harvey Weinstein, 73 ans, comparaît de nouveau ce mardi 15 avril devant un tribunal de Manhattan, dans le cadre d’un nouveau procès pour agression sexuelle et viol. L’ancien magnat du cinéma, dont la chute en 2017 a marqué le point de départ du mouvement mondial #MeToo, est rejugé après que la cour d’appel de New York a annulé sa précédente condamnation en avril 2024. Cette décision, vécue comme un revers pour les victimes de violences sexuelles, avait été prise à une courte majorité (quatre voix contre trois).

Weinstein reste incarcéré à la prison de Rikers Island, car il a également été condamné à 16 ans de prison en Californie en 2023 dans une autre affaire de violences sexuelles.

Trois accusations au cœur de ce nouveau procès

Le nouveau procès porte sur trois cas distincts : l’agression sexuelle de l’ex-assistante de production Mimi Haleyi en 2006, le viol de l’aspirante actrice Jessica Mann en 2013, et une nouvelle accusation d’agression sexuelle survenue en 2006 dans un hôtel de Manhattan.

Le jury doit être sélectionné à partir de ce mardi 15 avril, une procédure qui pourrait durer plusieurs jours. Le procès devrait ensuite s'étendre sur environ six semaines.

Une stratégie de défense recentrée

L'avocat d’Harvey Weinstein, Arthur Aidala, assure que cette nouvelle audience sera "très différente" de celle de 2020, marquée selon lui par l'influence du mouvement #MeToo. "Il y avait des manifestations, des gens qui scandaient 'C’est un violeur' (...) Les gens étaient tellement contre lui. Je pense que tout cela est retombé", a-t-il déclaré, affirmant vouloir recentrer le procès "sur les faits".

L'ex-producteur, qui a profondément marqué le cinéma indépendant entre les années 1990 et 2010 avec des films comme "Pulp Fiction" ou "Shakespeare in Love", apparaît affaibli, chauve, pâle et se déplaçant en fauteuil roulant lors des audiences récentes.

Un symbole planétaire de la chute des puissants

Depuis les premières révélations du New York Times et du New Yorker en 2017, plus de 80 femmes, dont les actrices Angelina Jolie, Gwyneth Paltrow ou Ashley Judd, ont accusé Harvey Weinstein de harcèlement, agression sexuelle ou viol. En 2020, il avait été reconnu coupable de deux chefs d’accusation sur cinq et condamné à 23 ans de prison.

Mais la cour d'appel de New York a estimé que certains témoignages de femmes, concernant des faits pour lesquels il n'était pas formellement inculpé, n’auraient pas dû être présentés aux jurés. "C’est vraiment une illustration des défis que les victimes doivent affronter dans leur quête de justice", souligne Laura Palumbo, du Centre national de ressources sur les violences sexuelles aux États-Unis.

Une onde de choc toujours active

L’affaire Weinstein reste un marqueur fort de la lutte contre les violences sexuelles. En France, cette dynamique s’est traduite récemment par les accusations de l’actrice Judith Godrèche contre les cinéastes Benoît Jacquot et Jacques Doillon, qui ont poussé le monde du spectacle à une remise en question. Un rapport parlementaire publié le 9 avril dernier évoque des violences "systémiques" et "endémiques" dans le secteur culturel français.

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