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Les larmes de Will Smith, le sacre de Jessica Chastain, le recueillement pour l'Ukraine... tout ce qu'il faut retenir de la cérémonie des Oscars

Will Smith a reçu dimanche l'Oscar du meilleur acteur, pour son rôle dans "La Méthode Williams", où il incarne le père entraîneur des championnes de tennis Serena et Venus Williams. Peu après, c'est l'actrice  Jessica Chastain qui a été oscarisée pour son rôle de télévangéliste dans "Dans les yeux de Tammy Faye".

Le populaire Will Smith a reçu l'Oscar avec beaucoup d'émotion et de larmes, et a tenu à s'excuser "auprès de l'Académie" des Oscars. Il avait en effet provoqué un peu plus tôt un moment de stupeur dans la salle après être monté sur scène, apparemment furieux, pour gifler l'humoriste Chris Rock qui venait de faire une blague sur le crâne rasé de son épouse, Jada Pinkett Smith, atteinte d'alopécie, une chute importante des cheveux. "L'amour vous fait faire des choses folles", a déclaré Will Smith après avoir reçu son trophée.

L'Américaine Jessica Chastain a quant à elle remporté dimanche l'Oscar de la meilleure actrice. L'actrice, tout juste âgée de 45 ans, avait déjà été à deux reprises candidate malheureuse à un Oscar, d'abord pour "La Couleur des sentiments" puis pour "Zero Dark Thirty". Elle l'a finalement emporté dimanche dans une compétition serrée face à quatre autres stars très en vogue: Penelope Cruz ("Madres Paralelas"), Kristen Stewart ("Spencer"), Nicole Kidman ("Being the Ricardos") et Olivia Colman ("The Lost Daughter").

Voici les principales récompenses remises dimanche à Hollywood lors de la 94e cérémonie des Oscars, reconnaissances suprêmes du cinéma américain.

  • Meilleur film: "CODA"
  • Meilleure réalisatrice: Jane Campion, "The Power of the Dog"
  • Meilleure actrice: Jessica Chastain, "Dans les yeux de Tammy Faye"
  • Meilleur acteur: Will Smith, "La Méthode Williams"
  • Meilleur acteur dans un second rôle: Troy Kotsur, "CODA"
  • Meilleure actrice dans un seconde rôle: Ariana DeBose, "West Side Story"
  • Meilleur film international: "Drive my car" (Japon)
  • Meilleur film d'animation: "Encanto"
  • Meilleur documentaire: "Summer of Soul"
  • Meilleur scénario original: "Belfast"
  • Meilleur scénario adapté: "CODA"

La magie Disney a une nouvelle fois opéré dimanche soir aux Oscars où "Encanto, la fantastique famille Madrigal", célébration de la Colombie, de sa culture et de ses traditions, a remporté le prix du meilleur film d'animation.

"Encanto" raconte les aventures d'une adolescente ordinaire, Mirabel, née au sein d'une famille dont chaque membre est doté de pouvoirs magiques, au coeur des montagnes colombiennes.

"Encanto" se démarque aussi des grands classiques de Disney par son souci de représenter la diversité et de permettre aux spectateurs de s'identifier à sa galerie de personnages. "Sur TikTok, j'ai été impressionné de voir à quel point les gens se retrouvaient dans le film", a dit Jared Bush, coréalisateur.

Sobre appel a l'aide pour l'Ukraine

C'était l'une des questions qui se posaient aux organisateurs: comment ne pas ignorer le drame de la guerre en Ukraine? Amy Schumer avait proposé que le président ukrainien Volodymyr Zelensky prenne la parole durant la soirée. Mais visiblement, il avait été décidé de ne pas trop en faire. Au milieu de la cérémonie, une sobre minute de silence a été demandée, pendant qu'étaient diffusés des messages appelant les téléspectateurs à participer à l'aide humanitaire.

"Président Biden, ramenez à la maison Brittney Griner", la star du basket-ball américain détenue depuis plus d'un mois en Russie, a aussi lancé le producteur Ben Proudfoot en recevant l'Oscar du meilleur court documentaire pour "The Queen of Basket-ball".

La soirée a peu versé dans la politique, malgré quelques traits d'ironie sur la place des femmes dans le cinéma lancées par Amy Schumer en ouverture. "Cette année, l'Académie a embauché trois femmes pour présenter la soirée, car c'est toujours moins cher qu'un homme", a-t-elle plaisanté, entouré de ses deux camarades de jeu, Regina Hall et Wanda Sykes.

Une soirée en musique, conclue par Liza Minnelli

Tout un symbole: ce sont les soeurs et stars américaines du tennis Serena et Venus Williams, au coeur du film "La méthode Williams", qui ont introduit Beyoncé pour lancer la soirée. Puis, la méga star a interprété "Be alive", la chanson du film, dans un décor 100% vert pomme, depuis des terrains de tennis à Compton, en banlieue de Los Angeles, la ville où les soeurs Williams s'entraînaient jeunes.

A une semaine des Grammy Awards, la soirée a fait la part belle à la musique, entre Beyoncé, Billie Eilish, mais aussi Megan Thee Stallion, qui a enflammé la salle avec le tube viral d'Encanto, "We don't talk about Bruno".

Et c'est une autre voix légendaire, celle de l'actrice et chanteuse Liza Minnelli, qui a conclu la soirée avec Lady Gaga pour remettre l'Oscar du meilleur film, récompense suprême, à CODA. Une séquence émouvante: diminuée et en chaise roulante, Minnelli, 76 ans, est apparue tout sourire: "je suis si heureuse d'être là".

Une deuxième statuette pour "Anita" de "West Side Story"

Il y a soixante ans, la légendaire Rita Moreno remportait l'Oscar du meilleur second rôle féminin pour son incarnation de l'explosive Anita dans le film musical "West Side Story". Chose rare dimanche soir, Ariana DeBose a reçu l'Oscar de la même catégorie pour le même rôle, dans le remake de Steven Spielberg.

L'actrice de 31 ans, originaire de Porto Rico comme Rita Moreno, a rendu hommage à sa prédécesseure, 90 ans, qui l'applaudissait dans la salle. "Votre Anita a ouvert la voie à des milliers d'Anita comme moi", a-t-elle lancé, en référence au personnage d'immigrée portoricaine qu'elles ont toutes deux incarné.

James Bond a 60 ans, "Le Parrain" 50

La cérémonie a été l'occasion de souffler les bougies de quelques monuments du cinéma. D'abord les 60 ans du tout premier James Bond, "Dr No", sorti en 1962. Et quoi de mieux comme cadeau qu'un Oscar? C'est Billie Eilish qui s'en est chargée, en raflant la statuette de la meilleure chanson pour un film, "No time to die". Cheveux noirs, robe noire, loin des mèches vertes de ses débuts ou de la blondeur platine à la Marylin Monroe arborée plus récemment, Billie Eilish venait d'interpréter le titre sur la scène d'Hollywood.

Un peu plus jeune, à cinquante ans, le Parrain, premier tome de la légendaire trilogie sur la mafia italo-américaine, a aussi été célébré, tout comme "Les blancs ne savent pas sauter", tout juste trentenaire.

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