Partager:
La justice belge a rejeté lundi la demande de remise à l'Espagne du rappeur Valtonyc, condamné dans son pays à trois ans et demi de prison pour "apologie du terrorisme" dans ses chansons et actuellement exilé en Belgique, ont annoncé ses avocats.
"Le juge a décidé qu'il n'y aurait pas d'extradition", a déclaré l'un des conseils, Me Simon Bekaert, à l'issue d'une audience au tribunal de Gand (nord).
Les avocats ont expliqué que les incriminations retenues par la justice espagnole n'avaient pas d'équivalent dans le droit belge. Ils ont souligné que le parquet de Gand pouvait toutefois faire appel de ce rejet.
"Je suis satisfait, content", a réagi le rappeur devant la presse.
De son vrai nom José Miguel Arenas Beltran, Valtonyc, rappeur majorquin de 24 ans, est visé depuis le 24 mai par un mandat d'arrêt international émis par la justice espagnole.
Il a été constaté ce jour-là qu'il était "en fuite" à cause d'une condamnation à trois ans et demi de prison pour "apologie du terrorisme", "injures à la Couronne" et "menaces", une peine confirmée en février par la Cour suprême.
Dans les paroles de ses chansons, le rappeur évoque le meurtre de membres du gouvernement, de la famille royale et de partis de droite.
"Qu'ils aient peur comme un garde civil au Pays Basque" ou "le roi a un rendez-vous sur la place du village une corde autour du cou", rappe-t-il en catalan dans ces textes de 2012 et 2013, qui lui ont valu sa condamnation.
La justice avait considéré que ces paroles faisaient entre autres l'apologie "incontestable" des indépendantistes basques de l'ETA, organisation armée ayant ensanglanté l'Espagne jusqu'en 2011 et classée comme terroriste par l'UE.
Le rappeur s'est exilé en Belgique et réside dans les environs de Gand.
Parlant de chansons cherchant "à choquer la conscience des gens", Valtonyc s'est toujours défendu d'avoir incité à s'en prendre physiquement à qui que ce soit.
"Après avoir regardé +Kill Bill+, allez-vous commencer à trancher la gorge de gens avec un katana? Non. Les gens comprennent que c'est de l'art et c'est tout. Ce qui se cache derrière tout ça, c'est la persécution politique et idéologique", avait-il plaidé début juillet lors d'une conférence de presse à Bruxelles.