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La chanteuse dont les parents sont algériens a accepté de se confier à Christophe Dechavanne, ce mardi dans Les orages de la vie. De retour dans son ancienne école, elle se souvient des railleries qu'elle a subies à cause, notamment, de ses origines.
Christophe Dechavanne a fait faire un voyage dans le temps à Chimène Badi. À 40 ans, elle est de retour dans son ancienne école. Si l'expérience peut sembler amusante, elle ne l'est qu'à moitié pour la chanteuse qui n'a pas que de bons souvenirs entre ces murs. Fille d'immigrés algériens, elle était la seule "étrangère" dans son petit village de Villeneuve-sur-Lot. "On vit dans la peur parce qu’on vit le racisme", confie-t-elle.
"Je suis très émue d'être ici, ça me rappelle tellement de choses, autant des bon moments que des moments plus complexes avec des personnes qui n'ont pas toujours été sympas avec moi", dit-elle. Quand l'animateur la coupe en disant "des élèves", elle intervient immédiatement: "Pas seulement". Sa professeure d'anglais avec qui elle était très complice est présente. Elle se souvient que plusieurs de ses collègues avaient des mots durs envers la jeune Chimène: "Ils disaient qu'elle n'arriverait à rien."
"Elle rentrait tête baissée"
Le papa de la chanteuse témoigne: "Je ne veux pas dire que tout le quartier était raciste, mais certains oui, j'en suis sûr. Elle rentrait de l'école la tête baissée, ce n'était pas la joie. Mais je ne suis pas psychologue et je n'ai pas deviné qu'il devait se passer des choses que je ne savais pas." En entendant ces mots, l'artiste fond en larmes. Christophe Dechavanne l'interpelle: "Tu étais victime de harcèlement en fait?" Elle répond: "Oui mais personne ne le voyait, ou personne ne voulait le voir."
En réalité, la jeune fille cachait beaucoup ses émotions. "Il fallait que je protège mes parents", raconte-t-elle. Si ces moments difficiles sont désormais derrière la chanteuse, elle se bat encore aujourd'hui pour lutter contre le harcèlement scolaire. Elle a participé à des campagnes et profite de la tribune de l'émission pour s'adresser aux parents: "Il faut poser des questions aux enfants, chercher à savoir ce qu'il se passe." Les blessures ne disparaîtront sans doute jamais, mais une chose est sûre, Chimène Badi a, depuis, pris une belle revanche sur la vie.