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"Hier, c’était l’anniversaire de ma grand-mère, j’étais partie pour aller chercher son cadeau et sur la route pour descendre vers Namur, je passe par ma prairie. Et là, je vois mon poney couché au sol mais pas de manière normale, il est couché bizarrement", nous raconte par téléphone Eline, après que son voisin a poussé le bouton orange Alertez-nous pour dénoncer l’agression tragique dont a été victime Petit Prince.
Mutilation et coups sur le crâne
A 24 ans, la Namuroise est complètement dévastée. Son poney de 6 ans vient d’être violemment agressé dans sa prairie à Rhisnes, dans l’entité de La Bruyère. "Dans la voiture, je dis à ma sœur qu’il faut aller voir car ce n’est pas normal. On descend et quand je suis arrivée à la prairie, j’ai fait un déni car je ne suis pas directement allée près de mon poney", ajoute-t-elle. Petit Prince a été mutilé au niveau des parties génitales. Il a également reçu des coups importants à la tête. "Ils lui ont fracassé le crâne avec quelque chose de métallique vu les coups très violents. Mon poney a fait une hémorragie cérébrale et le sang est ressorti par l’oreille", nous détaille la jeune femme, la gorge nouée.
Mais ce n’est pas le pire… Eline poursuit, les larmes aux yeux : "Ils lui ont fait une émasculation, c’est-à-dire qu’ils lui ont retiré son sexe… Mes différents vétérinaires me l’ont confirmé. C’est propre, c’est clean. On dirait vraiment que c’est quelqu’un qui l’a déjà fait." Si, au début, Eline pensait à une attaque de loup, elle a rapidement compris qu’il n’en était rien. "J’ai appelé la police. Ils ont aussi été très choqués car ce n’est pas chouette de voir ça. Mais ce n’est pas nouveau pour eux, il y a déjà eu des actes de cruauté comme ça l’année passée", nous confie-t-elle.
Je m’en veux de ne pas les avoir rentrés, ça m’aurait pris une heure
La Namuroise est anéantie. Elle dit ne jamais pouvoir s’en remettre psychologiquement. Elle s’en veut également beaucoup car c’était la première fois que ses chevaux passaient la nuit dehors. "Normalement, ils sont rentrés tous les soirs car je suis vraiment parano avec ça. Mais exceptionnellement, jeudi soir, ils ne voulaient pas rentrer donc je me suis dit tant pis, ce n’est pas pour une fois… Je m’en veux de ne pas les avoir rentrés, ça m’aurait pris une heure", souffle-t-elle, avant de fondre en larmes.
Petit Prince n’était pas seul dans la prairie, il se trouvait avec six autres chevaux mais "ils ne se laissent pas attraper", contrairement à Petit Prince qui "est un vrai gentil et qui faisait des câlins à tout le monde."
Un combat quotidien pour protéger les animaux
Eline est propriétaire d’un refuge, aussi à Rhisnes. Elle dit se battre tous les jours pour la protection des animaux. Donc, lorsqu’un tel acte de cruauté la touche directement, c’est l’incompréhension. "C’est mon quotidien de me battre pour la défense des animaux. Je suis justement en train de reprendre une ferme pour mieux accueillir mes chevaux et les avoir près de chez moi", glisse-t-elle.
"Il faut vraiment que cela cesse, c’est vraiment tuer pour tuer, déplore-t-elle. Je pense que ce sont des genres de sectes ou des rites pour intégrer des sectes. Il faut parfois apporter telle ou telle chose… Et ces gens le font évidemment. J’espère qu’on va les retrouver et qu’ils payeront pour ce qu’ils ont fait", conclut-elle, avec tristesse. La jeune femme invite d’ailleurs toute personne susceptible d’avoir aperçu quelque chose de prendre contact avec elle via sa page Facebook Au bonheur des Lapichons ASBL.
De son côté, la police de la zone Orneau-Mehaigne, en charge de cette affaire, n’était pas joignable immédiatement ce samedi.
Petit Prince a aussi eu le crâne fracassé. © RTL INFO