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Depuis peu, l’INAMI ne finance plus le dépistage de l’autisme après 21 ans. Bernard a 59 ans, il a été dépisté autiste asperger l’année dernière et il trouve cette décision révoltante. "En errance de diagnostic, des autistes meurent chaque année à cause d’état dépressif qu’ils n’arrivent pas à expliquer", souligne-t-il.
Vanesse a 49 ans, elle a été diagnostiquée il y a 5 ans. Cela a changé sa vie. "J’ai enfin réussi à m’épanouir, à vivre pleinement à ce que les gens comprennent mes difficultés. Maintenant, j’ai des amis et je vis une vie plus ou moins normale", dit-elle.
Toutes les personnes rassemblées devant le CHU du Sart-Tilman ce jeudi ont des difficultés avec la foule, le bruit et ils ont souvent des intérêts différents des autres ou des difficultés avec le second degré. Ils étaient donc présents pour exprimer leurs craintes et défendre leurs droits face à l'arrêt des diagnostics du trouble du spectre de l'autisme chez l'adulte par le Centre de Ressources Autisme de Liège (CRAL). C'est en silence qu'elles ont souhaité faire passer le message, pour marquer le fait d'être réduits au silence. Les participants avaient toutefois préparé des banderoles et cartons affichant divers messages. "Il faut qu’on sorte de l’ombre, il faut que les personnes autistes s’expriment pour elles, expriment leurs besoins, leurs attentes et leurs droits, surtout", insiste Flora Arrabito, personne autiste et responsable de l’ASBL "Autisme-en-Action".
"J’ai besoin de beaucoup d’explicite, beaucoup de clarté, beaucoup de franchise, beaucoup de précision. Sinon, je suis larguée. Au niveau relationnel, je pars dans tous les sens. La moindre information me fait envisager 10 possibilités d’interprétation", explique une personne autistes présente lors de la manifestation.
Pour moi, ce n’est pas toujours très clair et les gens n’ont pas forcément la patience de comprendre mes difficultés sensorielles, sociales
Elodie a deux diplômes : illustratrice et documentaliste. Les études se sont bien passées, mais elle ne parvient, en revanche, à garder un boulot travail. "Je pense que socialement, j’ai dû mal à m’intégrer, j’ai dû mal à comprendre les sous-entendus, du mal à comprendre parfois ce qu’on me demande. Pour moi, ce n’est pas toujours très clair et les gens n’ont pas forcément la patience de comprendre mes difficultés sensorielles, sociales", avoue la jeune femme.
"Il faut qu’on sorte de l’ombre, il faut que les personnes autistes s’expriment pour elles, expriment leurs besoins, leurs attentes et leurs droits, surtout", insiste Flora Arrabito, personne autiste et responsable de l’ASBL "Autistes en Action".
S’exposer aux caméras, revendiquer… Pour beaucoup d’entre eux, ce n’est pas facile. Ils étaient quelques dizaines d’autistes ce jeudi matin devant le CHU Sart-Tilman à Liège. Manifester de la sorte, c’était une première mondiale, disent-ils.