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L’émeute avait visiblement été prévue. Damien Leboutte, le procureur de division du parquet de Liège, détaille comment les jeunes qui ont saccagé le quartier ont pris soin de "désactiver" la caméra qui couvre les rues attaquées. "Des jeunes cagoulés qui s'emparent d'une échelle pour la mettre sur le toit d'une voiture et accéder à la caméra et la casser à coups de pierres, ce qui nous prive évidemment d'une grande source d’information."
Voilà pourquoi l’enquête pour identifier les casseurs s’annonce lente. "Maintenant, l'idée c'est de recouper, de retrouver des vidéos amateurs et des témoignages qui peuvent nous permettre d'identifier les auteurs", ajoute le procureur. Plusieurs vidéos des événements filmées par des riverains ont été saisies et vont être analysées à cette fin.
Un suspect sur 60 interpellé
Hier, un seul des émeutiers présumés avait pu être appréhendé. Il s’agit d’un mineur de 14 ans qui a été déféré devant le juge de la jeunesse ce jeudi matin. Il a été placé pour 40 jours à l'IPPJ de Wauthier-Braine, a indiqué cet après-midi le parquet de Liège.
Les autres courent toujours. Une soixantaine de personnes qui ont jeté des pierres, pétards, feux d’artifice et barrières de chantier en direction des 40 agents de police dépêchés sur place. Des policiers des zones d'Ans, de Secova et de Basse-Meuse sont en effet venus renforcer la police de Liège, ainsi que l'arroseuse de la police fédérale.
Résultat : "5 policiers blessés dont un qui a la main fracturée". Ils ont également éventré des voitures, incendié des poubelles, détruit un abribus et vandalisée et pillé une librairie. Les rues du Moulin, Ernest Marneffe, Paul Joseph Carpay et l'avenue de Nancy ont été transformées en scène de guérilla urbaine entre 20h00 et 1h du matin.
"Tolérance zéro"
Depuis cette émeute, "on a remis la zone sous tolérance zéro", explique encore Damien Leboutte, qui relève que des signes avant-coureurs s’étaient faits sentir : "Depuis quelques semaines, on note une hausse de la tension dans ce quartier avec des policiers qui sont caillassés depuis maintenant deux ou trois semaines."
La police patrouille désormais incessamment dans le quartier. L'enquête, en plus d’identifier les auteurs, s'oriente aussi sur l’appel au vandalisme lancé par plusieurs profils sur les réseaux sociaux. D’autre part, la zone de police de Liège invite les personnes ayant subi des dégradations à porter plainte.