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Les deux individus suspectés d'avoir agressé un couple homosexuel à Gand comparaîtront mercredi devant le juge d'instruction, a indiqué mardi le parquet de Flandre orientale. Ils passeront la nuit en prison, et le juge se prononcera mercredi sur leur éventuel maintien en détention préventive. Ils risquent une peine plus sévère si le caractère homophobe des faits est reconnu.
Lundi après-midi, un couple homosexuel a été violemment attaqué dans la Scandinaviëstraat par deux inconnus. Les victimes sont un homme de 59 ans de nationalité américaine et un homme de 46 ans de nationalité italienne. L'un des deux a été blessé avec un objet en métal. La police n'a pas pu recueillir la déposition du couple homosexuel immédiatement après les faits car les deux victimes n'étaient pas en état d'être interrogées. Celles-ci ont été entendues mardi matin, en présence d'un interprète.
Après un avis de recherche, deux suspects ont pu être interpellés. Il s'agit d'un homme de 23 ans de nationalité bulgare et d'une femme de 21 ans de nationalité croate.
"On assiste à un durcissement de l'homophobie chez certains"
Unia a décidé d'ouvrir un dossier par autosaisine (de sa propre initiative) à la suite de cette agression, a indiqué mardi midi le Centre interfédéral pour l'égalité des chances. Celui-ci va prendre contact avec le parquet et la police, qui mènent l'enquête. "Face à l'acceptation croissante de l'homosexualité dans le débat public, on assiste à un durcissement de l'homophobie chez certains", déplore Unia.
L'organisme attend dans un premier temps la confirmation qu'il s'agit bien d'une agression à caractère homophobe, une circonstance aggravante aux violences perpétrées. "Nous allons également contacter les deux victimes afin de leur proposer de les accompagner tout au long de la procédure judiciaire, si celles-ci désirent porter plainte", précise Michaël François, porte-parole d'Unia.
L'organisation a ouvert l'année passée 26 dossiers concernant des insultes en rue, des faits de harcèlement de voisinage, des agressions verbales et/ou physiques dans l'espace public, etc. en raison de l'orientation sexuelle.
La commune de Gand a également fermement condamné l'agression. "La police prend cette affaire très au sérieux", a déclaré la bourgmestre faisant fonction Martine De Regge (sp.a). "Cela démontre qu'il faut continuer à œuvrer pour l'acceptation de la communauté LGBT."