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Elle était devenue le symbole de l’intégration et de la diversité. Sihame El Kaouakibi est née il y a 34 ans dans la région d’Anvers au sein d’une famille marocaine de 7 enfants. Après son master de la VUB en Sciences de l’Enseignement, la jeune femme fait de l’intégration des jeunes dans le monde du travail son combat. Elle crée une série d’asbl, notamment "Let’s go Urban" à Molenbeeek. Un travail reconnu au plus haut niveau de l’Etat.
Populaire, charismatique, la jeune femme est courtisée par les partis politiques. Elle choisit finalement l’Open VLD, les libéraux comptant sur elle pour faire de l’ombre à Bart De Wever à Anvers. Elle est élue en 2019 au parlement flamand mais son destin est aujourd’hui fracassé. L’égérie de toute une Flandre, désignée comme l’une des 10 personnalités les plus influentes, est tombée de son socle.
Les accusations sont lourdes et les pièces de plus en plus accablantes. Sihame El Kaouakibi aurait détourné au moins un millions d’euros de subsides. L’affaire démarre lorsque trois administrateurs de ses asbl démissionnent, dénonçant une comptabilité opaque.
Parmi les subsides et les dons dont ont bénéficié les associations ces dernières années, il y a 3,4 millions d'euros de la Ville d'Anvers, 200.000 euros de l’ancien ministre de l’Intérieur Jan Jambon dans le cadre du Plan Canal à Molenbeek, 320.000 euros du gouvernement flamand et 475.000 euros de la part de différentes grandes sociétés privées.
Villa avec piscine
Où est allé tout cet argent ? La question se pose au regard des nombreux investissements immobiliers réalisés depuis 5 ans par Sihame El Kaouakibi et sa compagne, comme il ressort de l’enquête de nos confères de VTM. En 2016, elle achète deux parcelles de terrain à Edegem non loin d’Anvers pour 500.000 euros. En 2018, la maison juste à côté pour un montant de 400.000 euros, sans compter la rénovation. La villa avec piscine était louée 650 euros par jour sur Airbnb.
En février 2020, la députée achète une maison au cœur d’Anvers pour 815.000 euros. C'est là qu'elle vit actuellement avec sa compagne. Six mois plus tard, elles achetaient une autre maison dans le centre d’Anvers pour 750.000 euros... Soit 2 millions et demi d’investissements, sans compter les travaux facturés aux asbl mais réalisés au domicile privé.
L’Open VLD a lancé la procédure d’exclusion de la jeune femme. Bart De Wever, le bourgmestre d’Anvers, a promis d’éplucher chaque facture. Quant au ministre président flamand, Jan Jambon, il estime que tout subside détourné devra être remboursé. La justice a été saisie.