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Les pompiers bruxellois en ont ras-le-bol. Depuis plusieurs jours, la société chargée de nettoyer leurs uniformes a stoppé ses services car elle n'est plus payée. Résultat: les pompiers doivent les laver chez eux, alors que c'est interdit, compte-tenu des risques de contamination. Et ce n'est pas le seul problème… comme l'ont constaté nos journalistes Arnaud Gabriel et Didier Clippe.
Lorsque notre équipe se rend dans une caserne de la capitale, Eric Labourdette lui montre la petite armoire en métal qui contient les vêtements des pompiers. "Voilà ce qu'il reste pour 150 hommes. Je tiens à rappeler que chaque homme a normalement huit tenues, huit pantalons et huit vestes", explique le président du secteur Zones de secours du Syndicat Libre de la Fonction Publique (SLFP).
La situation pourrait faire sourire si elle n'était pas dramatique. Aujourd'hui, c'est une réalité: certains pompiers n'ont plus de vêtements à se mettre. "Après une grosse intervention, si on est déjà limite au niveau bleu de travail, on peut se retrouver sans réserve, donc là il faut trouver un collègue qui nous prête quelque chose", indique Marc Kramski, pompier et délégué CGSP.
La société de nettoyage n'est plus payée depuis avril
Le problème dure depuis une semaine, et l'explication est toute simple: "Apparemment, la société qui est en charge de la reprise de nos vêtements sales et de leur nettoyage n'est plus payée depuis le mois d'avril. Elle a donc décidé, et on peut la comprendre, de ne plus s'occuper de l'entretien des vêtements de travail", confie Eric Labourdette, du SLFP.
Les essuies vaisselle lavés avec les tenues contaminées
Les pompiers doivent donc laver leurs tenues d'intervention à leur domicile, alors que c'est interdit par un arrêté royal à cause des risques de contamination. Et la situation rocambolesque ne s'arrête pas là.
"Voilà la machine dans laquelle on nettoie nos vêtements d'incendie qui sont contaminés par des substances cancérigènes, nos torchons avec lesquels on nettoie le sol et nos véhicules, et on lave nos essuies de vaisselle dans la même machine, vu que la société de nettoyage ne passe plus", explique Eric Labourdette.
Des pompiers obligés d'acheter eux-mêmes le matériel de soin
Cette caserne n'est pas un cas particulier. Toutes ont leurs problèmes. Dans certaines, c'est une porte de garage qui ne s'ouvre plus. Dans d'autres, c'est carrément le matériel de soin qui manque. "On est en rupture de stock à tel point qu'on a dû envoyer un agent faire le tour des pharmacies près de la gare du Nord pour en acheter et en ramener pour équiper nos ambulances", affirme Eric Labourdette.
Un comble pour les secouristes, qui sont les premiers sur place en cas d'intervention.