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Les députés PS Ahmed Laaouej et Emir Kir ont demandé ce dimanche si le Premier ministre Charles Michel cautionnait des propos controversés du ministre de l'Intérieur Jan Jambon sur l'attitude qu'il prête à une partie de la communauté musulmane en réaction aux attentats de Bruxelles. Il a répondu qu'à ses yeux, le ministre de l'Intérieur n'avait pas parlé de généralisation d'un phénomène avéré: "Le Conseil (national) de sécurité en a d'ailleurs été informé."
Le ministre N-VA a donné une interview parue samedi dans De Standaard, dans laquelle M. Jambon estime qu'"une partie significative de la communauté musulmane a dansé à l'occasion des attentats". M. Jambon évoque aussi des jets de pierres contre la police lors de l'arrestation de Salah Abdeslam. "Les terroristes, on peut les arrêter, les écarter de la société. Mais ils ne sont qu'une pustule. En dessous se trouve un cancer beaucoup plus difficile à traiter. Nous pouvons le faire, mais pas du jour au lendemain", ajoute-t-il.
Qu'en pense Charles Michel
Toutes les personnes qui prennent part ce dimanche à la marche contre la terreur dans les rues de Bruxelles "disent non à M. Jambon, qui veut diviser la société belge", a affirmé M. Kir. M. Kir et M. Laaouej demandent au Premier ministre Charles Michel s'il cautionne ces propos. "Je confirme qu'il y a eu des expressions de soutien aux auteurs des attentats", a affirmé M. Michel, interrogé dimanche soir sur cette controverse. "Le Conseil (national) de sécurité en a d'ailleurs été informé", a-t-il ajouté, sans identifier ces soutiens. "Il s'agissait d'actes provenant de personnes minoritaires, et il ne convient pas de faire des généralisations", selon M. Michel. Ces soutiens, "ce sont de faits interpellants, qu'il ne faut pas nier par une forme d'angélisme", a estimé le Premier ministre. A ses yeux, le ministre de l'Intérieur n'a d'ailleurs pas parlé de généralisation.
Différence de point de vue sur les jeunes qui ont caillassé les policiers qui arrêtaient Salah Abdeslam
Par ces déclarations "condamnables", Jan Jambon "tient pour responsable la communauté musulmane" et ne permet pas de rassembler autour de l'Etat, a ajouté Emir Kir, interrogé lors de la marche contre la terreur. Concernant les jets de pierres, une manière d'expliquer les choses serait d'affirmer que "quelques imbéciles" ont fait "les cons", selon M. Kir. Mais dire pour autant que ce sont des musulmans consiste à introduire la religion et l'identité musulmane dans la sphère publique, parce que M. Jambon "veut stigmatiser cette communauté musulmane et cette religion", a ajouté le député-bourgmestre de Saint-Josse ten Noode.