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800 voitures par heure, "deux accidents par semaine": comment sauver la rue de Rosières à Genval ?

A Genval, il y a une rue à éviter aux heures de pointe. Les problèmes et les causes sont connus, mais il ne semble pas y avoir de solution. Faut-il pour autant blâmer les autorités communales ?

La rue de Rosières, à Genval, une localité de la commune de Rixensart, est-elle un danger public ? C'est ce que pense Karin Pinchart, qui a été jusqu'à créer le comité de quartier "Rue de Rosières" pour appuyer ses revendications au niveau des autorités communales.

Le problème de cette rue qui traverse Genval, c'est qu'elle est une voie de passage obligée, proche de l'autoroute, de la gare et d'une activité industrielle (Schweppes, GSK). Il y a donc un trafic très élevé en permanence.

Karin a même des chiffres précis: "Avec une voisine, on a calculé: 2.482 voitures sont passées entre 16h et 19h, alors que nous étions au mois d'août". Ce qui fait une moyenne d'environ 800 voitures par heure, 13 voitures par minute.

 

"Un ou deux accidents par semaine"

La rue de Rosières devrait être une route nationale, mais c'est une simple rue, assez ancienne, plutôt étroite et jonchée de voitures plus ou moins bien garées. Difficile, voire impossible, de croiser un camion. Or, ils sont nombreux, malgré une interdiction partielle de circuler pour les poids lourds.

Du coup, "chaque semaine", selon Karin, il y a "un ou deux accidents. Une voiture emboutie, un rétroviseur cassé, et souvent, hélas, des délits de fuite".

Karin elle-même a déjà eu de nombreux dégâts. "Ma voiture est déjà rentrée plusieurs fois en carrosserie. J'ai déjà acheté plusieurs rétroviseurs. Mes enfants et mon compagnon, c'est la même chose".

 

Selon Karin, la commune ne bouge pas 

Karin ne se prive pas de fustiger le manque d'action de la commune. C'est pour cette raison qu'elle a mis sur un pied un comité de quartier. "La commune dit que c'est une route prioritaire, que des ambulances et des camions de pompier doivent l'emprunter".

Elle a ses idées pour arranger les choses. "On pourrait la mettre en sens unique, cela a déjà été proposé il y a longtemps. Ou installer des gros pots de fleurs. Les dossiers existent, mais rien ne bouge".

Pour couronner le tout, depuis la construction du RER, un rond-point a remplacé un carrefour. "C'est devenu un circuit. Les gens se croient encore sur l'autoroute".

 

Une démarche politique ?

Le son de cloche est bien différent du côté du bourgmestre de Rixensart, Jean Vanderbecken (MR), qui a commencé par nous apprendre que M. Pinchart était dans l'opposition socialiste. "C'est une démarche politique", a-t-il expliqué. "Elle n'a pas de pouvoir, elle n'est pas élue, c'est une agitateuse", nous a-t-il confié, passablement énervé.

C'est que M. Vanderbecken se dit "proche de ses citoyens". La mobilité, il ne l'a pas confiée à un échevin, "car c'est trop important".

Et les problèmes de la rue de Rosières, il les connait. "La rue est ce qu'elle est. Elle est proche d'une gare, d'une autoroute et d'une usine. Par où voulez-vous que je fasse passer les camions et les voitures ? Je dois faire avec la configuration des lieux."

 

Pas de solution 

Il n'y a pas de solution, selon M. Vanderbecken. "Un sens unique ? C'est impossible, je devrais dévier par une zone de parcs. Des bacs à fleurs ? Comment voulez-vous mettre ça sur une route principale, qui amène à une autoroute ? Les bacs à fleurs, c'est pour les quartiers résidentiels…", a conclu ce bourgmestre, qui avoue que cette rue est une "victime de l'attrait de Rixensart".

La vitesse, elle, est contrôlée par un radar. "Il n'y a pas d'excès", nous a-t-il assuré. 

Un problème, la rue de Rosières ? Certainement. Un manque de bonne volonté de la commune ? C'est moins évident, à moins de reprocher à un bourgmestre de développer l'activité commerciale et industrielle de sa commune.  

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