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La mort de Nusrat Jahan Rafi le mois dernier avait déclenché des manifestations à travers la nation d'Asie du Sud. La Première ministre bangladaise avait promis des poursuites contre toutes les personnes impliquées dans l'affaire.
Selon les autorités, la jeune femme a été attirée sur le toit d'une école coranique du sud-est du pays où elle était élève. Ses assaillants lui ont alors demandé de retirer la plainte pour harcèlement sexuel qu'elle avait déposée auprès de la police contre le principal de l'établissement. Face à son refus d'obtempérer, elle a été aspergée d'essence et enflammée. Elle a succombé à ses blessures cinq jours plus tard, le 10 avril, provoquant un scandale dans ce pays de 160 millions d'habitants.
La police a indiqué qu'elle inculperait formellement mercredi 16 personnes impliquées dans sa mort, dont deux jeunes femmes, camarades de classe de la victime.
"Ils sont inculpés aux termes de la loi sur les violences contre les femmes et enfants et nous allons recommander la peine de mort pour les 16 accusés", a déclaré à l'AFP Mohammad Iqbal, enquêteur en chef du dossier. D'après lui, le principal de la madrassa, Siraj Ud Doula, contre lequel la jeune femme avait porté plainte, a ordonné le meurtre depuis sa détention.
"Nous voulons que tous les coupables soient pendus"
Nusrat Jahan Rafi s'était rendue fin mars dans un commissariat pour engager des poursuites contre lui pour harcèlement sexuel. Une vidéo montre le chef du commissariat enregistrer sa plainte mais la qualifier de "pas grand chose".
Selon Mohammad Iqbal, au moins cinq personnes ont ligoté la jeune femme avec un foulard avant de la brûler. Le plan prévoyait de faire passer sa mort pour un suicide. La victime a subi des brûlures sur 80% de son corps et est morte à l'hôpital. Avant son décès, elle a enregistré une vidéo où elle réitérerait ses accusations contre le principal.
Son frère Mahmudul Hasan Noman a indiqué que la famille souhaitait un procès en procédure accélérée. "Nous voulons que tous les coupables soient pendus", a-t-il dit à l'AFP.
L'organisation de protection des droits des femmes Mahila Parishad a salué "avec des réserves" l'enquête dans ce dossier mais a appelé les autorités à faire davantage pour mettre fin à la "culture d'impunité" dans les affaires de harcèlement sexuel et de viol.